Christophe Audouin, DG Les prés rient bio : « Les acteurs historiques du bio vont revenir en première ligne »
« Si le consommateur s’est détourné parfois du bio, c’est qu’il pensait que d’autres offres étaient de meilleures réponses à leurs préoccupations, avec un prix inférieur. Pour recruter de nouveaux consommateurs, il va falloir être au clair avec la valeur ajoutée du bio. Avec Les 2 Vaches, on marche sur deux jambes : le bio et l’équitable, on va plus loin. Et c’est important, car on demande des efforts supplémentaires aux agriculteurs, ils doivent aussi s’adapter aux effets du réchauffement climatique – même en Normandie, la pousse de l’herbe est affectée – il faut donc les sécuriser. Et ça, le citoyen consommateur peut le comprendre. Car là, il est perdu, la promesse du bio a été diluée, à être partout ! Il n’y a plus de place pour le bio « sans ambition ». Le consommateur va arbitrer, certains ne pourront plus acheter bio, pour les autres, il faut avoir un engagement solide. La demande va de nouveau progresser, mais pas sur un rythme aussi spectaculaire. Les acteurs historiques du bio vont revenir en première ligne et doivent recommuniquer sur les fondamentaux. L’absence de pesticides de synthèse, les cahiers des charges contraignants pour l’agriculteur, mais aussi le transformateur. Il faut aussi travailler avec nos clients, Carrefour nous a aidés au passage de la DLC à la DDM, Monoprix et Day by Day sur le vrac, faisons preuve d’utopie dans nos relations avec la grande distribution ! ».