Céréales : retour à la normale en 2004-2005
La campagne céréalière se termine plutôt bien, en particulier pour le blé. Nous écrivions avant le Conseil central de l’office, en avril, que celui-ci serait sans doute conduit à réviser ses prévisions d’exportation de blé vers les pays tiers, au vu des chargements accélérés à destination du Maghreb notamment. Nous n’avions fait qu’anticiper puisque c’est le comité permanent de l’ONIC, réuni le 5 mai, qui a procédé à cet ajustement en portant à 3,9 Mt les perspectives d’exportation pays tiers soit une augmentation de 300 000 t par rapport à la précédente estimation. Qui viendront en moins sur un stock de report, déjà mince de 2,15 Mt.
Dans la mesure où la production de blé 2004 devrait retrouver, sauf accident climatique grave d’ici à la moisson, un niveau normal, après la maigre récolte de l’an dernier : le modeste stock de report se révélerait alors suffisant. En effet, les emblavements pour le blé sont confirmés à 4,9 M ha, soit 7 % de mieux que l’an dernier, alors que 340 000 ha avaient été perdus en raison du gel.
Les surfaces d’orges d’hiver qui avaient baissé en 2003 pour les mêmes raisons que le blé, retrouveraient un niveau plus normal de même que les orges de printemps qui avaient considérablement progressé en 2003, pour compenser la perte de semis d’hiver. L’ONIC a révélé ses premières estimations de surfaces de maïs qui progresseraient de 80 000 ha pour atteindre plus de 1,7 M ha. Au total, les surfaces toutes céréales (hiver et printemps) atteindraient 9,2 M ha.
FAB : l’orge favorisé
Si les conditions climatiques le permettent, on se dirigerait donc vers une récolte au moins normale, ce qui modifierait les conditions de marché, surtout pour le blé, en nécessitant une reprise des exportations pour équilibrer le marché intérieur. Et puis, la Commission devra se montrer vigilante vis-à-vis du respect des contingents d’importation de blé russe et ukrainien qui pourraient bien profiter de la perméabilité des nouvelles frontières de l’UE.
Sur le marché intérieur, les utilisations de blé par les fabricants d’aliments du bétail sont à 6 Mt, soit 8 % de moins qu’en 2002-2003. Le prix élevé du blé a favorisé l’orge dans les incorporations par les FAB, à un niveau record de 1,9 Mt. En ce qui concerne le maïs, l’ONIC a opéré une nouvelle révision de la collecte à près de 10,8 Mt ce qui devrait se traduire par une augmentation des utilisations en alimentation animale.