Céréales : calme accentué, baisse accentuée
Période du 27 novembre au 7 décembre. Sur les marchés à terme du blé et du maïs, la tendance baissière s’est confirmée depuis notre dernière chronique, Chicago entraînant Euronext. Surtout, les fondamentaux sont plus pris en compte par la tendance, en particulier par le marché physique du blé tendre dont les cours régressent lentement, traduisant le manque d’activité et les fortes disponibilités. Comme indiqué dans notre édition de mercredi, FranceAgriMer n’a guère modifié ses bilans prévisionnels pour le blé. Il a maintenu notamment sa prévision de stock de report à 3,5 Mt, 14 % au dessus de celui de l’an dernier. Il a en revanche accru celui de l’orge de plus de 300 000 t, en le portant à 3,8 Mt, les exportations étant revues à la baisse et les incorporations dans l’alimentation animale étant même réduite de 100 000 t malgré les prix excessivement bas de cette céréale fourragère, qui parviennent encore à abandonner 1 €.
Maïs : équilibre compromis
Va-t-on connaître avec le maïs la même surprise que celle enregistrée en octobre avec le blé tendre pour lequel il avait fallu revoir en baisse de 150 000 hectares les premières estimations de surface ? Pour le maïs, la question se pose en sens inverse : le rendement moyen national originellement estimé à 86,7 t/ha et même légèrement réduit par le dernier conseil spécialisé de FranceAgriMer à 86,3 t/ha (semences comprises, ce qui correspond à environ 89 t de maïs grain) pourrait être porté à 93,5 t/ha (estimation d’Arvalis, Institut du végétal), fournissant une récolte de 15,6 Mt, au même haut niveau qu’en 2008/2009. A l’origine, cette récolte était annoncée à moins de 15 Mt. FranceAgriMer a encore retenu, dans son conseil de mercredi, 14,8 Mt. Si oui, le bon équilibre du bilan maïs que nous saluions dans nos précédentes analyses de marché serait remis en cause par cette augmentation de plusieurs centaines de milliers de tonnes des ressources ! Déjà, le nouveau bilan prévisionnel de décembre du conseil spécialisé céréales 9 décembre avait sensiblement modifié celui de novembre en portant la prévision de stock de report de 1,9 Mt à 2,2 Mt, se fondant notamment sur une hausse de collecte (pas de récolte) de 160 000 t et une baisse des incorporations par les FAB, de 200 000 t. On rejoignait ainsi un stock de report dans la partie haute de ces dernières campagnes. Avec 600 000 t de récolte supplémentaire, on tomberait dans la surabondance et dans le risque d’un renversement de tendance du marché.