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La coopérative Cavac muscle son pôle animal

Le groupe coopératif vendéen a entériné en assemblée générale la fusion avec les coopératives Val de Sèvre et CEVAP. Cavac a vécu un exercice 2022-2023 «correct» dans un contexte défavorable.

De gauche à droite : Olivier Joreau, DGA, Jacques Bourgeais, DG , Jérôme Calleau, président, Franck Bluteau, président délégué
© Thierry Goussin

Le groupe coopératif vendéen Cavac renforce son pôle animal, qui représentait sur l'exercice 2022-2023 49 % de son chiffre d'affaires. Ses adhérents ont voté, le 15 novembre en assemblée générale, la fusion avec les coopératives Val de Sèvre et CEVAP, également basées en Vendée. Val de Sèvre, qui compte cent quinze adhérents et réalise 65 M€ de CA, devient l'organisation de producteurs de canards à foie gras du groupe. CEVAP devient de son côté l'organisation de producteurs de veaux de boucherie du groupe. Trente-six éleveurs de veaux premium rejoignent ainsi Cavac, représentant un CA de 30 M€. Ces ralliements interviennent dans un contexte de baisse de volumes sur toutes les espèces et de deuxième vague de grippe aviaire pour la filière volailles. De façon globale, la baisse des cheptels entraîne une diminution de l'offre favorable à la rentabilité des éleveurs, mais reste «préoccupante» pour le directeur général de Cavac, Jacques Bourgeais. Afin de freiner cette tendance, la coopérative a versé en deux ans 1,6 M€ de dotation élevage pour accompagner 177 reprises ou installations. S'agissant du bio et de sa crise liée au pouvoir d'achat, Cavac accompagne ses éleveurs de porcs et de volailles bio sur d'autres productions.

Exercice compliqué pour le pôle agroalimentaire

Le pôle végétal (37 % du CA) a pour sa part souffert de la sécheresse de l'été 2022, la récolte de l'automne en maïs, tournesol, haricots... atteignant des niveaux historiquement bas, à 130 000 tonnes. Concernant les céréales (585 000 tonnes en 2022), la politique contractuelle, marque de fabrique de Cavac, a limité l'effet d'emballement des prix à la hausse et desservi le compte de résultat. 

Lire aussi : Cavac investit 5,2 millions d’euros dans les légumes secs

La récolte globale 2023 s'annonce à 1,1 million de tonnes, gonflée par l'apport de 250 000 tonnes du négociant Cosset, acquis en fin d'exercice. Du fait des fortes pluies automnales, la récolte d'été de 2024 sera elle amputée de moitié, anticipent les dirigeants de Cavac. Le pôle agroalimentaire, qui pèse 7 % du chiffre d'affaires du groupe coopératif, a connu un exercice compliqué, entre crise aiguë du bio et problèmes de rentabilité liés à la hausse du coût des matières premières et des charges. Deux évolutions de périmètre ont été actées récemment. Jusqu'ici engagé à hauteur de 50 % dans Olvac aux côtés de Jacques Bethuys, le groupe coopératif détient désormais 100 % de la conserverie de légumes située à la Boissière-des-Landes (85). Il compte développer cette filière locale en GMS, notamment en MDD. Cavac a par ailleurs cédé au parisien La Fabrique Cookies la PME d'Ardin (79) Les P'tits Amoureux, que le groupe avait acquis en 2018. Cette biscuiterie réalise 3 millions d'euros de CA avec 15 salariés.

Lire aussi : Céréales : le groupe coopératif Cavac se renforce dans le négoce agricole

Un résultat net stable

Compte tenu de ce contexte inflationniste, sanitaire et météorologique défavorable, Cavac a connu un exercice 2022-2023 «correct», estime Jacques Bourgeais, mettant en avant le rôle protecteur joué par la diversité des métiers de la coopérative. La progression du chiffre d'affaires à 1,2 milliard d'euros apparaît en trompe l’œil, puisque liée à un effet prix de + 16 %, alors que les volumes ont reculé de 13 %, en lien avec la grippe aviaire, la faible récolte d'été et la baisse de la consommation bio, l'agriculture biologique pesant au total 12 % du CA de Cavac. Le résultat net affiche 10,4 M€, dans la continuité des deux années précédentes. Même stabilité pour la capacité d'autofinancement, à 30 M€, tandis que les fonds propres poursuivent leur progression régulière, à 154 M€. Côté investissements, le projet phare est la construction d'une seconde usine de production d'isolants biosourcés pour Cavac Biomatériaux, qui mobilise 27 M€ sur deux ans. Sont enfin prévus dans les deux ans trois champs photovoltaïques sur 1,3 hectare pour alimenter en autoconsommation des sites industriels.

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