Budget UE : la Commission veut plus d’argent
Dans un papier interne, la Commission semble décidée d’aller sur la ligne Prodi, c'est-à-dire la ligne dure en ce qui concerne les perspectives financières européennes 2007/2013. Avec la revendication maximale d’un budget européen de 1,24 % du PIB, et même un 1,27 % en y intégrant la politique d’aide au développement. « Des irréalos » commentent ironiquement certains diplomates européens... La position de compromis, celle de Michaele Schreyer à 1,15 % du PIB, serait donc abandonnée. Pour faire passer cette (rude) pilule, la Commission prévoit un mécanisme de correction pour les contributeurs nets. Dès que la différence entre contributions et retours dépasse un seuil restant à fixer, il y aura allègement de la contribution. Mais l’ensemble de ces réductions ne pourra pas dépasser le montant actuel du chèque retour britannique. En d’autres termes, les 4 milliards d’euros reversés aux Britanniques devront être partagés entre l’Allemagne, la France, l’Autriche, la Suède et les Pays-Bas ! Il n’est plus question non plus d’un impôt communautaire, même si la Commission regrette le peu d’autonomie budgétaire de l’Union. Elle continuera à étudier d’autres sources de financement en particulier à travers la taxe professionnelle (mais la France ne va-t-elle pas la supprimer pour elle-même ?)
Par rapport à l’exercice en cours, ces propositions permettraient 50 MD euros de dépenses supplémentaires par an entre 2007 et 2013. La Commission souligne que la planification financière actuelle permet d’aller à 25 Etats et en 2006 jusqu’à 1,12 % PIB. A partir de 2007, il faudra prévoir l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie. La limite de 1 % demandée par les contributeurs nets ne permet même pas de faire face aux engagements pris, sans parler des nouvelles missions confiées par le Sommet des chefs d’Etats et de gouvernements : réseaux européens, recherche scientifique, sécurité interne et externe etc.