Bruxelles n'imposera pas la culture d'un OGM à l'Autriche et à l'Hongrie
Une majorité de pays européens ont refusé lundi de forcer l'Autriche et la Hongrie à cultiver un maïs OGM de la firme américaine Monsanto, un revers pour la Commission européenne et une victoire pour la France. Seuls 5 pays sur 27 (Royaume-Uni, Pays-Bas, Suède, Finlande et Estonie) ont soutenu la demande de la Commission de lever les «clauses de Sauvegarde» décidées par l'Autriche et la Hongrie, lors d'un vote des ministres de l'Environnement de l'UE. Une majorité qualifiée de 255 voix était nécessaire pour rejeter cette demande de l'exécutif européen. Si elle n'avait pas été atteinte, la Commission, qui invoquait le risque de plainte contre l'UE à l'OMC, pouvait imposer la levée des interdictions autrichienne et hongroise. « C'est une victoire historique », s'est réjoui le ministre autrichien de l'Environnement, Nikolaus Berlakovich, reflétant le sentiment de toute la classe politique autrichienne. Greenpeace s'est aussi félicité de « l'échec cuisant de la Commission ». Le vote de lundi est une bonne nouvelle pour la France et la Grèce qui peuvent maintenant espérer que leurs interdictions de cultiver ce maïs, soumises prochainement au vote des pays de l'UE, seront maintenues. « Nous apprécierions hautement que le collège des commissaires fasse une lecture attentive du vote d'aujourd'hui », a ainsi averti Jean-Louis Borloo. « Compte tenu des interrogations des scientifiques et des citoyens sur les impacts environnementaux des OGM, nous souhaitons que soient maintenues les clauses de sauvegarde nationales jusqu'à ce qu'une décision soit prise sur le renouvellement éventuel des autorisations de ces OGM », a-t-il ajouté.