Boiron Frères prévoit d'agrandir son site
Leader mondial des purées de fruits surgelées pour les professionnels, Boiron Frères, implanté à Châteauneuf-sur-Isère, tout près de Valence (Drôme), veut s'agrandir. L'entreprise familiale, qui a construit cette usine en 2009 lorsqu'elle a regroupé ses activités parisiennes et drômoises sur un même site, commence à s'y sentir à l'étroit. « Nous allons arriver à saturation d'ici deux ans », expose Alain Boiron, président-directeur général de la société et petit-fils du fondateur.
L'usine s'étend actuellement sur 13 000 mètres carrés, sur un terrain de 6 hectares, et fabrique 15 000 tonnes de produits par an, à destination des cuisiniers, pâtissiers, chocolatiers, glaciers ou barmen. Ses capacités de stockage sont de 5 500 palettes en surgelé, aussi bien des produits finis vendus sous la marque Les Vergers Boiron que des matières premières. L'objectif est d'agrandir le site pour 2017, d'augmenter les capacités de production et d'embaucher « dans tous les services », précise le patron, qui n'en dira pas plus sur son extension. Boiron Frères emploie une cen-taine de salariés, dont deux commerciaux aux États-Unis et cinq en Asie, et réalise un chiffre d'affaires de 70 millions d'euros.
Maîtriser les résidus de pesticidesEn parallèle, Alain Boiron veille aussi à sécuriser ses approvisionnements en fruits. En 2015, l'entreprise a signé un partenariat avec les coopératives Lorifruit et Rhoda-Coop pour planter 4,5 hec-tares de vergers de pêches belle-rimes dans la Drôme. « Nous souhaitons développer ce type de partenariat sur d'autres productions », confie Alain Boiron. C'est chose faite pour la fraise, avec un programme de plantation qui a débuté l'année dernière en Pologne. « Nous en commençons un en Serbie également, sur la framboise », poursuit-il. 20 % des fruits transformés par Boiron Frères viennent de France, principalement des pommes, poires, abricots, pêches, myrtilles, mirabelles, melons et du cassis.
Ces partenariats sont essentiels pour l'entreprise. « Ils nous permettent de sécuriser nos approvisionnements sur des fruits aux qualités qui nous intéressent, comme les aspects organoleptiques ou l'utilisation des pesticides. » Ce dernier critère est particulièrement pris en compte par Boiron Frères, qui exporte 75 % de ses produits, vers soixante-dix destinations. « Selon les pays, les réglementations diffèrent concernant les produits phytosanitaires. Pour certaines productions, nous avons quatre à cinq programmes culturaux différents. Nous sommes obligés de nous impliquer de plus en plus en amont, pour maîtriser les résidus dans nos purées de fruits. »
Côté innovation, Les Vergers Boiron ont lancé l'année dernière une gamme de semi-confits de citron et d'orange surgelés. La technologie exclusive utilisée permet d'éviter les bains de confi-sage successifs à concentration de sucre croissante en mettant les fruits dans un bain composé de sucre et de pulpes de fruit, mélangés dans une enceinte sous-vide. Le dépôt de brevet est en cours auprès de l'Institut national de la propriété intellectuelle (Inpi). L'entreprise travaille aussi à améliorer la praticité d'ouverture de ses opercules. Alice Flores
Créée en 2014, la fondation Boiron Frères organisait cette année la seconde édition du trophée Jeunes Talents Boiron Frères. Ce concours, en partenariat avec les Bocuse d'or winners, offre la possibilité à trois étudiants en hôtellerie-restauration d'effectuer une année d'apprentissage auprès de grandes maisons, en Belgique, Norvège et Suède. La finale se déroulait le 2 février dernier dans les locaux de l'entreprise, à Valence. C'est Valentine Payan (Marseille), Félix Brun (Grenoble) et Pablo Leveau (Touquet-Paris-Plage) qui ont remporté le trophée cette année, grâce à leurs plats sur les thèmes « sucré et salé » et « alliance du chaud et du froid ».