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Boeuf : l’origine France ne fait pas que des heureux

La mention de l’origine s’étant étendue à la restauration, des éleveurs peinent à revendre certaines bêtes.

Quelques producteurs de lait auraient sans doute souhaité d’autres mesures d’étiquetage que celles qui existent aujourd’hui en viande bovine. Ces éleveurs pâtissent du fait qu’un bovin né à l’étranger ne peut prétendre à l’étiquette « Origine : France » même s’il a été élevé et abattu sur le sol français. Ils ont en effet acheté des veaux ou des génisses en Allemagne, en Suisse ou en Autriche pour bénéficier de leurs ressources génétiques dans les races mixtes de type Pie rouge de l’Est ou Brune des Alpes. Ils sont prêts à payer cher ces veaux achetés à leurs collègues de l’Hexagone, jusqu’à 380 euros.

2 000 bovins d’origine étrangère en France

Jusqu’alors, ces bêtes importées se revendaient relativement bien sur le marché de la viande. Mais de plus en plus de portes se ferment depuis un peu plus d’un an. C’est ainsi qu’un éleveur de l’Ouest a vu revenir chez lui sa vache, qu’il avait confiée à une coopérative pour qu’elle l’envoie à l’abattoir. Ce dernier s’apercevant de l’origine de la bête l’a fait renvoyer sur le champ. Finalement, l’éleveur a trouvé preneur chez un courtier qui lui a proposé 1,52 euros/kg au lieu des 2,60 euros/kg prévus initialement par la coopérative et des 0,45 euros/kg envisagés par une autre structure.

Le débouché des bovins nés à l’étranger s’est restreint avec l’obligation, pour les restaurateurs, d’indiquer sur leurs cartes ou dans leur salle l’origine de la viande servie. Cette mention est pour eux obligatoire depuis le 1er janvier 2003, en vertu de la loi du 17 décembre 2002. Auparavant, elle ne concernait que les détaillants.

Notre éleveur a bien constaté un renforcement de la viande bovine française. « Je ne comprends pas, s’insurge-t-il. Mes bêtes sont nourries à la betterave, au foin et à l’herbe, c’est une viande de bonne qualité ! » Il y aurait environ 2 000 bovins d’origine étrangère dans l’Hexagone, susceptibles de subir tel préjudice.

La situation n’est pas si bloquée à l’égard des animaux issus de l’étranger, modère Dominique Grange, directeur de la fédération des commerçants en bestiaux (FNCB), disant : « je ne pense pas qu’il y ait une pression telle de la part des abattoirs, en dehors de cahiers des charges pour la distribution. On se préoccupe trop d’une étiquette que les consommateurs ne regardent finalement pas ». Côté restauration, il invite à considérer le cas de la chaîne Hippopotamus, qui affiche des provenances d’Allemagne ou d’ailleurs sans qu’aucun convive y trouve à redire. Sous un angle plus politique, le directeur de la FNCB rappelle qu’il faut accepter de la viande étrangère si l’on veut continuer à expédier 1,5 million de veaux maigres en Europe du Sud.

Le marché va de toute façon renouer avec cette logique. L’offre diminue. Si la consommation se maintient, les échanges vont à nouveau s’amplifier.

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