APPROVISIONNEMENT DURABLE
Blédina soutient le maintien de vergers par des contrats et du marketing
La marque de produits pour jeunes enfants de Danone, Blédina, a mis en place des contrats longs avec des arboriculteurs partenaires afin de couvrir son besoin en poires williams. Elle implique les consommateurs dans une nouvelle politique de projets vertueux.
Blédina, comme toutes les marques d’alimentation infantiles, se procure des matières premières végétales sans résidus de pesticides, répondant à des cahiers des charges plus drastiques que pour l’alimentation non spécialisée. La marque de Danone a aussi depuis quelques années des filières d’approvisionnement en produits biologiques. S’agissant des fruits et légumes, les variétés doivent être adaptées aux recettes et, au préalable, aux terroirs de production.
Blédina s’astreint aussi à s’approvisionner au plus près de ses usines ; c’est un des critères qui lui valent sa certification B Corp. Ainsi, seuls les fruits exotiques et des épices sont en principe originaires de l’étranger. La marque affirme depuis cette année que ses petits pots contiennent en moyenne 80 % d’ingrédients français. Encore plus difficile : le volume d’ingrédients biologiques français dans sa gamme Les Récoltes Bio, atteint aussi 80 %.
Enrayer le déclin de la poire williams
Quand un produit agricole important vient à manquer, il n’est plus seulement question d’acheter au prix fort, mais aussi de soutenir la production. C’est ce qu’a entrepris la marque à l’égard de la poire williams, la plus adaptée aux purées de fruits des petits pots. Cette initiative arrive au bout de dix ans de déclin du verger de poires williams en France. Le prix du fruit a participé à ce déclin, car il ne compensait pas la différence de rendement et de valorisation d’un verger de pommes. Selon une des coopératives fournisseuses, les rendements en poires williams sont bien inférieurs à ceux d’autres variétés, et Blédina ne les payait que 7 % de plus que les pommes.
Lancement du programme Recultivons
La première action a été d’établir des contrats pluriannuels pour cette variété, de 5 à 15 ans en volume et en prix, par l’intermédiaire des groupements de producteurs et coopératives, pour approvisionner l’usine de petits pots de Brive-la-Gaillarde. Cette action s’accompagne d’incitations à replanter des poiriers qui n’entreront en production que cinq ans après. Des plantations sont achevées ou en cours dans les principaux bassins de production, à travers Sicodis Sicoly en région lyonnaise, la Sica Sival dans le Tarn-et-Garonne et Alpes Coop dans les Hautes-Alpes.
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Parmi les dix-sept producteurs partenaires, trois adhérents de Sicodis ont lancé l’automne dernier une souscription du public sur la plateforme Miimosa, avec le soutien de Blédina. « Sauvez Williams » est le slogan porté aux consommateurs. Les trois arboriculteurs ont obtenu en décembre 2020 les 10 000 euros voulus. L’achèvement de la plantation a été l’occasion d’une manifestation festive et médiatique orchestrée par le marketing, le 18 mars, sur une des exploitations. Le directeur général de Blédina, Markus Sandmayr, et Pierre-Marie Brizou, responsable des achats nutrition spécialisée Danone France, ont participé symboliquement aux dernières plantations. L’occasion a été choisie pour lancer le programme Recultivons en partenariat avec l’organisation agroécologique Pour une agriculture du vivant, dont l’objectif est de régénérer les sols et de « respecter le vivant ».
L’encadrement contractuel de Blédina
La totalité des approvisionnements de Blédina se fait sous contrat. La très grande majorité des contrats est passée directement avec les transformateurs, traders ou agriculteurs. Seuls les contrats sous l’opération « Sauvez Williams » sont tripartites entre agriculteur, coopérative et Blédina. Les contrats fixent un prix et un volume pour une période allant jusqu’à quinze ans. Dans le cas de produits végétaux annuels, comme les légumes, ils sont signés avant le semis. La durée moyenne de collaboration avec les agriculteurs est de plus de dix ans. Les prix sont fixés chaque année et demeurent les plus stables possibles. L’opération « Sauvez Williams » a cependant demandé une augmentation significative du prix d’achat, allant jusqu’à 20 % supplémentaire par rapport à la moyenne.