Bio et local : peut-on combiner les deux ?
Au cœur du Grenelle de l’environnement en 2007, l’agriculture biologique ne semble plus être la priorité du gouvernement, qui pousse davantage la notion de proximité et de circuits courts. En témoignent notamment les propos-chocs tenus par Bruno Le Maire lors d’une conférence de presse du Petit Producteur. Ne représentant pourtant que 2,2 % du marché de l’alimentaire en 2010, les produits bio et leur progression attrayante apparaissent comme un circuit porteur aux yeux de nombreuses marques nationales et des distributeurs, qui en ont fait un argument commercial. Mais les produits biologiques s’accommodent mal de la consommation de masse et des promotions agressives. Le recours aux importations pour permettre des prix bas et rendre accessibles les produits n’a pas aidé au développement de la production française. Les producteurs veulent aujourd’hui résoudre ce paradoxe en profitant de la tendance locavore pour redéfinir leurs relations avec tous les maillons de la filière. Dans le secteur laitier, l’occasion leur en est donnée avec la mise en place de la contractualisation. Mais les mentalités ne sont pas si faciles à faire évoluer, même si la grande distribution elle-même serait en quête de produits français face à des consommateurs de plus en plus attentifs à l’origine des produits et méfiants vis-à-vis des prix pratiqués. Le bio et le local pourraient-ils alors se combiner ? Les producteurs en sont persuadés, les détracteurs du bio en doutent.