Babel Tower
Bravo à la Coordination Rurale, la seule à réagir avec vivacité contre les pratiques de la Commission et du très anglo-maniaque Romano Prodi, tendant à généraliser l’usage de l’anglais comme seule langue de travail de l’UE. Il est bien tard pour s’en alarmer, d’autant que nombre de représentants français à Bruxelles, par coquetterie et affectation d’un bilinguisme imaginaire, encouragent activement et passivement la progression de l’anglais. Cette tendance va encore s’accentuer avec les nouveaux arrivants. Il est illusoire de penser qu’une langue apprise peut se manier avec la même aisance et les mêmes nuances que la langue maternelle. L’usage de l’anglais donne ainsi un avantage conceptuel et usuel aux anglophones de naissance. Certes, les traductions sont devenues trop nombreuses, et trop coûteuses. D’où l’idée d’une langue de travail commune, qui ne soit aucune des langues de l’Union. Certains jettent un œil nostalgique sur le latin, voire le grec ancien. Mais ce sont des langues complexes, longues à maîtriser. Restent les vecteurs comme l’espéranto, qui présentent le double avantage d’une extrême facilité d’apprentissage, et d’une bonne adaptation aux mondes de la politique et des affaires. Mais qui franchira le pas, et ira contester la prééminence abusive de l’anglais, où la plupart des Européens doivent s’exprimer avec les 300 mots qu’ils connaissent d’une langue qui en comporte 80 000 ?