Aviculture : la peste aviaire et ses leçons
L’épidémie de peste aviaire n’était pas prévue au programme, fixé de longue date, des travaux de l’AG de la Confédération française de l’aviculture qui se tient ce jour. Elle va pourtant l’éclairer d’un jour nouveau. La tourmente dans laquelle se trouve le secteur sera l’occasion de souligner le risque qui s’attache aux importations communautaires de viande de volailles en provenance de pays tiers où la rigueur sanitaire n’est pas à la mesure de celle imposée dans l’UE.
Ce n’est pas un argument nouveau pour les producteurs, mais il va s’imposer avec une particulière acuité à l’occasion de cette crise. Entre la fin de la décennie 1990 et 2003, les importations communautaires de viande de volaille sont passées de moins de 300 000 t à plus de 800 000 dont 213 000 t en provenance de Thaïlande, le pays où l’actuelle épidémie s’est révélée (le Brésil se taille lui la part du lion avec 450 000 t).
Et la progression des importations paraît exponentielle, tant les conditions de surcompétitivité dont disposent ces pays sont larges. La France n’est qu’une modeste importatrice directe (8 000 t) de volailles des pays tiers, bien qu’une partie de ses achats à l’UE résulte d’un transit de produits pays-tiers. Mais c’est au niveau de ses exportations qu’elle perçoit le choc de cette concurrence. En 2003, elles ont confirmé leur régression avec 780 000 t contre 900 000 en 2000.