Après la hausse, le colza se stabilise

Les récoltes de soja se poursuivent aux États-Unis et sont maintenant réalisées à hauteur de 77 % contre 62 % la semaine dernière et 68 % en moyenne sur les cinq dernières années à cette date. Au Brésil, les conditions climatiques adverses avec des pluies au nord et de la sécheresse au sud sont en voie d'amélioration ce qui devrait permettre aux semis de se faire dans de bonnes conditions sur des surfaces attendues en hausse. Côté chinois, même s'il se confirme que l'économie est à la peine, cela n'impacte pas pour l'heure les achats de soja américains. Les volumes embarqués la semaine dernière sont au plus haut sans toutefois permettre de rattraper le retard qui a été accumulé. Le pétrole de son côté après une belle remontée butte sur la barre des 50 dollars/baril et repart en légère baisse. Tout cela pèse sur la graine de soja et provoque en ce début de semaine un léger tassement.
La fermeté du soja la semaine dernière a profité naturellement au marché du colza, qui possède en plus des facteurs haussiers qui lui sont propres. Il est clair qu'avec une récolte de l'ordre de 21,5 millions de tonnes (Mt), l'Europe va devoir importer davantage de graines des pays tiers pour alimenter ses usines. Plusieurs bateaux de graines ukrainiennes ont déjà déchargé leurs cargaisons à Rouen. Or, la production de canola va baisser au Canada même si l'ampleur de la baisse ne fait pas encore l'objet de consensus. L'Australie qui doit faire face à la sécheresse dans le sud-ouest du pays va également voir sa production diminuer. Une baisse de récolte est aussi attendue pour l'Ukraine. Les prix du colza augmentent donc plus vite que ceux du soja. De 363 €/t à la mi-septembre sur Euronext, ils se stabilisent en ce début de semaine à 380 €/t en fob Moselle.
Tournesol : les prix se dégradentLe marché du tournesol prend le chemin inverse de celui des autres oléagineux. En progression constante depuis fin août, les graines ont atteint 390 €/t fin septembre en rendu Saint-Nazaire. Début octobre, les prix commencent à se dégrader et se situent aujourd'hui aux alentours de 385 €/t. Pourtant les fondamentaux n'ont pas bougé. La baisse de la production européenne, de l'ordre de 1 Mt, n'est pas remise en cause. À noter que pour la France, Agreste annonce 1,241 Mt, un chiffre inférieur à celui de FranceAgriMer (1,288 Mt). La raison est peut-être à trouver du côté de la mer Noire où les moissons progressent dans de bonnes conditions, que ce soit en Ukraine ou en Russie, et devraient déboucher sur de très belles récoltes.