Accalmie après avis de tempête
L’annonce des défauts de paiement de Dubaï, le 27 novembre, a eu des conséquences sur les marchés financiers, mais aussi de matières premières. Depuis, le marché céréalier s’est refait une petite santé.
Période du 25 au 30 novembre. Le fait marquant de cette période aura été la dégringolade des marchés financiers le 27 novembre à l’annonce des défauts de paiement de Dubaï, entraînant celle des marchés à terme des matières premières, y compris agricoles. Euronext abandonnait 2,25 euros pour le blé échéance janvier, sans l’appui de Chicago, ouvert une demi-journée en 3 jours pour raison de Thanks giving. La chute du Matif contaminait celle du physique, le blé standard tombant jusqu’à 119 euros rendu Rouen dans la matinée de vendredi, baisse spectaculaire, mais nominale, les vendeurs ne sortant pas à ce prix, estimant que cet avis de tempête passé, les prix du blé retrouveraient leur niveau.
Car d’une façon générale et mis à part cet accident de parcours inattendu, les marchés physiques se désolidarisent de plus en plus des marchés à terme pour se rapprocher des fondamentaux toujours lourds. Les prix se sont en effet lentement redressés mais peinent à rejoindre leur niveau de début de semaine dernière (voir dans lacolonne voisine les cours au 1er décembre).
Quant à la lourdeur des fondamentaux, le rapport du CIC publié vendredi 28 novembre confirme, une fois de plus, l’abondance de la production mondiale de blé (668 millions de tonnes) et des stocks de reports, portés à 191 millions de tonnes (+ 3 Mt), le chiffre le plus élevé depuis 2002. Pour la prochaine campagne, le CIC estime à 222 millions d’hectares les semis mondiaux de blé, soit 1,5 Mha de moins qu’en 2009, mais encore 2 % de plus que la moyenne quinquennale.
En ce qui concerne le maïs, le CIC a revu en baisse de 2 Mt sa précédente estimation de production mondiale et abaissé la prévision de stock de 3 Mt. Ces chiffres sont théoriquement de nature à maintenir une tension des prix, et l’abondance des autres céréales fourragères. Pour la période du 18 au 24 novembre, Bruxelles a attribué des certificats d’exportation de blé dans l’Union européenne pour 310 540 t, ce qui porte le total des tirages depuis le début de la campagne à 7,7 Mt contre 10,4 Mt l’an passé (ce qui constituait un record).
L’orge stagne malgré l’intervention
Le marché de l’orge reste désespérément stagnant malgré une intervention qui progresse : 1 627 800 t dans l’Union européenne à la date du 22 novembre, dont 309 700 en France, deuxième plus gros offrant derrière l’Allemagne, 653 700 t. La prévision de FranceAgriMer d’une intervention de l’ordre de 1 Mt ne paraît pas excessive.
Au 1er novembre, la collecte toutes céréales confondues atteint 38,5 Mt contre 32,9 l’an passé, dont 20 Mt de blé (contre 19,3), 8,2 Mt d’orge (contre 7,8) et 8 Mt de maïs (contre 4). Les stocks en OS représentent 25,56 Mt (contre 18,6) dont 11,7 Mt de blé (contre 9,8), 6,8 Mt d’orge (contre 4,9) et 5,9 Mt de maïs (contre 2,6).