Abattoir du Vigan : les éleveurs reprennent la main
Menacé de fermeture en 2016, l’abattoir du Vigan va être vendu par la communauté de communes du pays viganais à un groupement d’éleveurs décidés à sauvegarder leur outil.
En 2017, l’abattoir du pays viganais changera de main. Le 28 décembre dernier, les élus de la communauté de communes du pays viganais, propriétaire de l’abattoir du Vigan, dans le Gard, depuis huit ans, ont décidé à l’unanimité d’en transférer la gestion aux éleveurs locaux, une quarantaine d’utilisateurs regroupés en Scic avec des partenaires publics et privés. « L’intérêt en choisissant des éleveurs, c’est de pérenniser un petit abattoir de montagne qui apporte un service de proximité indispensable pour travailler en circuit court et créer de la valeur ajoutée », indique Laurent Pons, vice-président de la communauté de communes, chargé de l’agriculture. Pour Stéphane Thiry, représentant des éleveurs, « c’est l’opportunité pour nous de redevenir acteurs de la filière de bout en bout et de maîtriser toutes les étapes depuis la naissance des animaux jusqu’à l’assiette du consommateur ».
Un revirement presque inespéré
Un revirement presque inespéré : au printemps 2016, l’abattoir avait dû fermer ses portes à la suite de la diffusion de vidéos de L214. « Après un mois de fermeture à titre conservatoire, nous avons fait appel à Cécile Bourguet, docteur en éthologie et spécialiste du stress à l’abattage. Ses préconisations ont permis de gagner en efficacité, de réduire la pénibilité du travail et bien sûr, de mieux prendre en compte le bien-être animal tout au long de la chaîne d’abattage », complète Laurent Pons.
Multiespèce, certifié bio, l’abattoir et son petit atelier de découpe démarreront avec une activité minimale de 120 tonnes équivalent carcasse par an. « C’est la prévision basse, précise Stéphane Thiry, nous comptons attirer du monde en renvoyant l’image d’un abattoir à taille humaine aux conditions d’abattage exemplaires et transparentes. Nous avons aussi un projet de transformation pour répondre aux besoins des producteurs. » Pour rappel, trois employés de l’abattoir ainsi que la communauté de communes du Vigan ont été renvoyés les 23 et 24 mars 2017 devant le tribunal correctionnel d’Alès dans le cadre de l’enquête ouverte après la diffusion de la vidéo de L214.