Prix de l’aliment volaille : 5 facteurs à surveiller en 2025

Les indices du coût des matières premières entrant dans l'alimentation des volailles, publiés par l'Itavi pour l’année 2024 sont en baisse pour l’ensemble des filières. Les filières lapin, dinde et pintade ont connu une régression de plus de 10%. Cette tendance baissière a permis de revenir aux niveaux de prix du premier trimestre de l’année 2021.

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Une stabilité des prix des matières premières en 2025 ?

Selon Mohamed Bouzidi, agroéconomiste au sein de l’Itavi : « En cette nouvelle année 2025, il est attendu une stabilité dans les cours des matières premières pour l’alimentation animale, avec une volatilité de plus ou moins 1 à 2 % pour chaque matière première d’intérêt ». Selon lui, il y a assez de disponibilités en tourteaux et céréales sur le marché pour l’instant. Il estime aussi que c’est à partir du deuxième semestre 2025 que les cours des matières premières pourraient fortement évoluer et influencer les indices de l’Itavi. 

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La flambée des prix des vitamines et d’une partie des acides aminés 

« Durant l’année 2024, le prix des vitamines a fortement augmenté avec une hausse de plus de 388 % pour la vitamine D3 entre janvier et aout. Le prix est passé de 6,96$/kg à 33,99$/kg pour cette vitamine. Une plus faible hausse est observée pour les acides aminés, qui ont grimpé de près de 20% pour la méthionine et le tryptophane et de plus de 10% pour la thréonine. En revanche, la lysine a baissé de 5 %. Les acides aminés étant incorporés à hauteur de 0,4 à 0,5% par formulation, et les vitamines à hauteur de 0,005%, ces inflations des prix pourraient entrainer une hausse des coûts de formulation de l’ordre de 2 à 4 € par tonne courant 2025 » avertit Mohamed Bouzidi. 

« Durant l’année 2024, le prix des vitamines a fortement augmenté»

Des droits antidumping sur la lysine chinoise

Le marché des acides aminés est dominé par la Chine. En mai 2024, l’Union européenne a réalisé une enquête antidumping contre les importations de lysine originaire de Chine, à la suite de la plainte de Eurolysine. « Cette action de la Commission européenne permet de vérifier la conformité des importations de lysine chinoise pour potentiellement mieux surveiller à l’avenir les quantités entrantes sur le territoire » explique Mohamed Bouzidi. Un règlement d’exécution publié ce 14 janvier par la Commission européenne, a institué des droits antidumping provisoires sur les importations de lysine originaire de Chine. Ainsi ces mesures pourraient faire monter le prix de la lysine dans les mois à venir. 

Des lots de maïs fortement touchés par les mycotoxines

Fin 2024, d’importants taux de mycotoxines ont été recensés dans des lots de maïs livrés aux formulateurs. Ceux-ci ont été massivement retournés aux producteurs. « Ce taux élevé en mycotoxine est lié à des retards de récoltes causés par des conditions climatiques défavorables en France » indique Mohammed Bouzidi.

« Il est à noter que la problématique de la livraison de lots de maïs non conformes ne s’étend pas sur toute la France. »

Il continue « à court terme, des industriels pourraient avoir du mal à s’approvisionner en cette céréale. Pour conserver une disponibilité cette année, trois leviers sont possibles en fonction des contraintes et coûts de chaque solution. La première possibilité c’est d’ajouter des capteurs de mycotoxines et essayer au maximum de réduire l’incorporation de maïs dans la formulation des aliments. Certains fabricants le font déjà. La deuxième possibilité est d’acheter des lots non contaminés de maïs à des prix plus élevés, tandis que la troisième possibilité est de basculer sur l’achat de lots de blé. Il est à noter que la problématique de la livraison de lots de maïs non conformes ne s’étend pas sur toute la France. »

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Le marché des grains sous l’influence géopolitique

Trump augmente l’incertitude sur les cours de tourteaux de soja 

L’allocution que réalisera Donald Trump ce 20 janvier sera déterminante pour l’évolution des cours des matières premières, ainsi que pour la filière soja. Les USA sont les premiers exportateurs mondiaux de soja. La volonté de mise en place de mesures protectionnistes, par le président Trump, fait planer sur l’atmosphère du commerce internationale de grandes incertitudes sur l’évolution des cours des matières premières et notamment sur celui du soja. « De telles mesures contre les exportations chinoises vers les USA, pourraient fortement influencer le gouvernement de Pékin, qui par une riposte, pourrait fortement taxer les exportations américaines de soja, comme elle l’avait fait en 2018, lors d’un même conflit commercial avec Washington et se tourner vers un approvisionnement plus conséquent au Brésil »  indique Mohammed Bouzidi.

Le conflit entre l’Ukraine et la Russie reste un facteur d’incertitude du blé

Le conflit russo-ukrainien entrera dans sa quatrième année en février 2025. Le président américain Donald Trump a affirmé ces derniers jours qu’il compte réaliser une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine pour régler le conflit avec l’Ukraine et ainsi permettre le rétablissement d’une paix entre les deux nations. Après la flambée des prix des céréales, et notamment du blé, dans la foulée de l’invasion russe dans le pays, les cours n’ont cessé de baisser ces deux dernières années, pour retrouver leurs prix d’avant-guerre sur les marchés internationaux. En décembre 2024, les prix du blé sont demeurés globalement stables. Ainsi l’instauration d’une paix en Ukraine pourrait changer l’évolution des cours du blé durant cette année 2025.