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Le transport international chamboulé
Guerre Ukraine-Russie : quel impact sur le transport international ?

L’invasion russe en Ukraine perturbe le transport mondial, que ce soit par voie maritime, aérienne mais aussi ferroviaire notamment via les nouvelles routes de la soie. De quoi bousculer les échanges de matières premières entre la Chine et l'Europe.

© Vyashini Chokupermal

Déjà fortement perturbé par le coronavirus, le transport mondial sera encore une fois chahuté par la guerre entre la Russie et l'Ukraine. Ce conflit entraînera des retards dans la circulation des marchandises que ce soit pour le maritime, l’aérien ou le ferroviaire et pourrait provoquer la hausse des coûts de transport.

Par ailleurs, à mesure que les tensions diplomatiques entre la Russie et les pays occidentaux s'intensifient et que les sanctions imposées par l'Occident s’accentuent, les entreprises de transport sont amenées à réexaminer leurs expéditions.

L'essor des routes de la soie freiné par la guerre

Dernièrement en plein essor, le transport ferroviaire s’est démocratisé notamment pour le commerce des matières premières entre l’Europe et la Chine ; ce type de transit étant plus efficace que le fret maritime et moins coûteux que le fret aérien. Ainsi, la construction des nouvelles routes de la soie qui relient la Chine à l’Europe en passant par l’Asie (dont la Russie et l’Ukraine), a été soutenue par d’importantes investissements chinois, afin de permettre l’acheminement direct des marchandises notamment des produits alimentaires en provenance d’Europe vers le nord et le centre de la Chine et vice versa. La plateforme logistique FourKites a déclaré que plus de 300 000 conteneurs ont emprunté ce trajet au cours des six premiers mois 2021.

L’Ukraine, centrale sur les nouvelles routes de la soie

Si l'an dernier, l’Ukraine ne comptait que pour 2 % des volumes de conteneurs transités sur les routes de la soie en direction de l'ouest selon RZD Logistics, les volumes ont quand même progressé surtout au cours de ces dernières années. De plus en plus d'opérateurs ont commencé à utiliser le réseau ferroviaire ukrainien puisque le pays s'est avéré moins instable politiquement et tout à fait disposé à augmenter les volumes transitant par son territoire. Or la guerre change désormais la donne. De fortes perturbations sont constatées sur les itinéraires de fret ferroviaire transsibériens en provenance d'Asie et passant par la Russie, pour rejoindre les frontières de la Biélorussie et de la Pologne, et atteindre l'Europe centrale et occidentale. Certains opérateurs ont décidé soit de réacheminer leur marchandise déjà en transit, soit de suspendre temporairement les échanges entre la Chine et l’Europe jusqu’à nouvel ordre.

FourKites a déclaré que les volumes de marchandises transportés par rail de la Chine à l'Union européenne en passant par la Russie pourraient être redirigés sur des voies maritimes ou aériennes si le transport ferroviaire reste perturbé.

Même si la Chine et la Russie demeurent proches dans les domaines militaires, la perturbation des échanges entre Bruxelles et la Chine pourrait inquiéter l’Empire du milieu qui peine à sortir de la crise économique après la pandémie de la Covid-19.

Les transports aériens et maritimes durement impactés

Le fret aérien dans la région est aussi sous pression, les avions évitant de voler près de l'Ukraine. L'opérateur logistique français Geodis a déclaré vendredi qu'il s'attendait à de nouvelles fermetures d'espaces aériens ou à des restrictions spécifiques aux compagnies.
 
La société londonienne Drewry Shipping Consultants Ltd. a déclaré vendredi que, si le transport par conteneurs sur la mer Noire reste une activité relativement modeste à l'échelle mondiale, le port d' Odessa possède tout de même une importante installation de conteneurs. A noter que Odessa, Marioupol, Mykolaev et Kherson situés en Ukraine ont permis d’embarquer 95% des exports de blé ukrainien en 2020.Les importations et exportations dans la région seront fortement impactés. Avant même l'invasion russe, les armateurs avaient déjà commencé à éviter les routes commerciales de la mer Noire, et les compagnies d'assurance avaient demandé à être prévenues à l'avance des trajets dans cette région. La flambée du pétrole devrait aussi peser sur le transport maritime. 

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