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L’avis de la Fédération nationale d'agriculture biologique
Philippe Camburet, président de la Fnab : « Nous devons rappeler les atouts des produits bio »

Pdhilippe Camburet, président de la Fédération nationale d'agriculture biologique.
Pdhilippe Camburet, président de la Fédération nationale d'agriculture biologique.
© William B, Besançon

Les Marchés Hebdo : Comment communiquer auprès du grand public pour relancer la consommation des produits bio ?

Philippe Camburet : Le frein majeur de la consommation de produits bio étant le prix, jugé trop élevé, il faut expliquer ce qu’il y a derrière cette valeur. Nous devons rappeler les atouts des produits bio, tant au niveau nutritionnel qu’au niveau environnemental. Les débats sur la future Pac ont mis en évidence un mauvais bilan climatique du bio lié au désherbage tracteur, c’est à nous de trouver les bonnes choses à mesurer pour les comparer aux autres labels par la suite. Il faut notamment prendre en compte le cycle de vie des engrais de synthèse et le protoxyde d’azote qu’ils relâchent dans l’air une fois épandu. Le stockage du carbone doit être mesuré sur une profondeur plus importante ; les mesures actuelles n’en tiennent compte que sur une épaisseur superficielle. Nous élaborons des critères sur la biodiversité et sur le bien-être animal pour pouvoir mesurer les effets bénéfiques de l’agriculture bio et les comparer à d’autres démarches. Il faut également mettre en avant les bonnes conditions sociales dans lesquelles sont fabriqués les produits, c’est-à-dire sans main-d’œuvre étrangère sous-payée, et avec une juste rémunération des producteurs.

LMH : Le bio étant appelé à prendre plus de place en restauration hors domicile, comment faire part de tous ces engagements aux convives ?

P. C. : La cible de la restauration est la plus difficile à atteindre. Nous parions sur la responsabilité des acheteurs pour qu’il transmette toutes les informations des produits bio aux chefs de la restauration commerciale et collective. C’est une logique d’approvisionnement qui n’est pas forcément mise en place. Les restaurateurs doivent faire un effort, pas forcément financier, mais surtout organisationnel. Ce sont à eux ensuite de transmettre ce qu’ils ont fait des produits bio. Avec cette démocratisation du bio en restauration, les clients en demanderont et iront le chercher.

LMH : Comment s’assurer du bon respect de la réglementation bio dans toute l’Europe ?

P. C. : Certains pays veulent que les contrôles soient collectifs ou bien tirer la réglementation vers le bas, car ça les arrange, mais il faut maintenir les contrôles annuels, que nous payons nous-mêmes par ailleurs. Nous en appelons aux pouvoirs publics pour s’assurer que les décrets sortis sont bien appliqués sur le terrain. Les services de la DGCCRF sont malheureusement sous-dimensionnés. Contrairement à certains labels, le bio ne découle pas d’une autocertification…

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