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Vendanges 2024 en Bourgogne : « L’Auxerrois a été particulièrement touché avec une récolte en baisse de 70 % »

Le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne a tenu sa conférence de presse de fin de vendanges le 15 octobre, à la Cité des vins de Beaune. Son président délégué, François Labet, a annoncé une récolte 2024 peu satisfaisante en volume.

François Labet (à gauche) et Laurent Delaunay, respectivement président délégué et président du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) ont annoncé un volume de récolte 2024 en chute.
François Labet (à gauche) et Laurent Delaunay, respectivement président délégué et président du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) ont annoncé un volume de récolte 2024 en chute.
© C. de Nadaillac

Gel, grêle, précipitations excédentaires, ensoleillement moindre… De nombreux aléas climatiques ont grevé la vendange bourguignonne 2024. « L’Auxerrois a été particulièrement touché, a annoncé François Labet, président délégué du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB), avec une récolte en baisse de 70 %. » 

Des pertes de récolte qui varient selon les zones

Une partie du vignoble chablisien a été détruite par la grêle, ce qui devrait amputer le volume de récolte de 50 %. Les pinots de la Côte-d’Or ont eux aussi payé un lourd tribut avec -50 %. Les chardonnays de Côte-d’Or ont été plus épargnés avec une baisse pressentie de « seulement » 25 %. 

Lire aussi : Sur la moitié nord, le Jura et la Champagne ont été les plus impactés par le gel du printemps 2024

La vendange en côte chalonnaise devrait se situer dans la moyenne. Quant au Maconnais, il devrait avoisiner les -25 %, avec de fortes disparités selon les zones touchées par la grêle. « Au final, si on avait pensé toucher le fond en 2021, on devrait être encore en dessous cette année, a-t-il regretté. Ce n’est pas très satisfaisant. » Ces données ne sont pour le moment qu’approximatives, puisqu’elles sont issues d’un sondage effectué auprès des présidents des ODG de la CAVB.

Un grand millésime du point de vue qualitatif

Malgré le petit volume, la qualité devrait être au rendez-vous avec des baies concentrées, riches et savoureuses. « Les qualités sont remarquables, a poursuivi le président délégué. En blanc, c’est un millésime qui ressemble à 2022. Et en rouge, il devrait présenter des similarités avec les grands millésimes du début du XXIème siècle comme 2010 je pense. C’est un millésime riche, solide, bourguignon»

Des sorties de chai en hausse grâce au millésime 2023

De son côté, Laurent Delaunay, président du BIVB, a fait état d’une situation commerciale « qui s’est bien améliorée ». Les sorties de chai sur la campagne 2023-2024 ont augmenté de 1,6 %, favorisées par un millésime 2023 supérieur quantitativement au 2022. « Dans le détail, les sorties ont été portées par les transactions viticulture-négoce qui ont augmenté de 7,5 % en volume », a-t-il précisé. Il a également souligné que les moûts et raisins ont représenté 58 % des transactions, « un record absolu », qui indique que le négoce transforme de plus en plus. A l’inverse, les sorties en bouteilles ont été en léger recul, de 1,9%, par rapport à la campagne 2022-2023. 

A fin juillet 2024, les stocks étaient en hausse de 16 % par rapport à la moyenne quinquennale. « La situation nous a préoccupés, mais vu le faible volume de récolte 2024, ce stock nous sera bien utile », a réagi Laurent Delaunay.

Sur les marchés, 2023 avait été marqué par des baisses significatives dues aux faibles disponibilités du millésime 2021, le plus petit des 35 dernières années, au ralentissement de l’économie, à l’inflation et à la chute de la consommation. Cela s’était traduit par une chute des volumes commercialisés en France de 8 % et à l’export de 6 %.

« On coche toutes les cases de la tendance actuelle »

Sur les 8 premiers mois 2024, les vins de Bourgogne ont progressé de 2,9 % en volume et de 2,6 % en valeur en grande distribution. «C’est un exploit de la filière Bourguignonne que d’avoir réussi à retourner une tendance qui était négative, s’est félicité Laurent Delaunay. Le chiffre d’affaires a progressé moins vite que les volumes ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps. » Et cela, grâce à la croissance des MDD et des marques régionales. A l'inverse, les ventes de crémant de Bourgogne sont encore négatives en volume, de -1 %.

Même tendance positive à l’export où, sur les 6 premiers mois de l’année, les volumes ont progressé de 3 % avec une stabilisation du chiffre d’affaires (+0,2 %). « Le relatif succès des vins de Bourgogne à l’export provient d’un concours de circonstances qui leur est favorable, a analysé Laurent Delaunay. Le vignoble est majoritairement orienté sur le blanc (61 % de la production) et produit aussi 12 % d’effervescents. Seuls 27 % sont des rouges. Et ces rouges sont sur la fraîcheur, l’élégance, la buvabilité et la légèreté. On coche toutes les cases de la tendance actuelle. »

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