Viticulture de conservation
Vers une meilleure gestion de l'eau avec le programme Agr’eau
Dans le Sud-Ouest, le programme Agr’eau a été lancé pour protéger la ressource en eau. Il incite les viticulteurs à s’engager dans une démarche d’agriculture de conservation.
Dans le Sud-Ouest, le programme Agr’eau a été lancé pour protéger la ressource en eau. Il incite les viticulteurs à s’engager dans une démarche d’agriculture de conservation.
Pour l’agence de l’eau du bassin Adour-Garonne, la couverture permanente des sols est vue comme un levier majeur pour répondre aux enjeux de la gestion des ressources en eau. L’organisme public a donc lancé un programme d’accompagnement et de soutien technique au développement de la conservation des sols et de l’agroforesterie avec les acteurs du bassin, baptisé Agr’eau. « Nous avons vocation à diffuser ce qui est fait dans ces domaines, et à accélérer la transition agroécologique », explique Anaïs Revel, en charge du projet à l’Association française d’agroforesterie.
Un réseau social interne pour communiquer plus facilement
Un réseau a été créé tout d’abord en grandes cultures, puis le volet viticole a été ouvert en 2016 avec la chambre d’agriculture du Tarn, les vignerons de Buzet et la cave de Tutiac. « C’est parti d’un groupe de viticulteurs pionniers qui souhaitaient se passer d’herbicides mais n’étaient pas convaincus par le travail du sol », poursuit la technicienne. Aujourd’hui le groupe s’est agrandi et se retrouve deux à trois fois par an pour aborder un sujet précis en présence d’un expert. Ces journées sont aussi des moments privilégiés pour échanger sur ses pratiques avec d’autres personnes, s’entraider, se donner des conseils et faire le bilan de ses expériences. « Il y a une véritable émulation, remarque Anaïs Revel. L’ensemble du groupe se porte vers le haut » Les animateurs de ce réseau, qui est ouvert à tous les viticulteurs qui souhaitent participer, proposent aussi d’orienter les membres en fonction de leurs besoins, et de les mettre en relation en fonction des thématiques. Ils ont d’ailleurs mis en place un outil informatique, Landfield, permettant aux viticulteurs de dialoguer entre eux et ne pas refaire les mêmes erreurs. Un réseau social en quelque sorte. « Nous travaillons aussi à la création d’un formulaire pour les essais, qui sera en ligne et consultable », informe Anaïs Revel.
Des expérimentations sur la date de destruction des couverts
Au-delà de l’animation du réseau, les partenaires du programme Argr’eau espèrent aller plus loin à l’avenir, en se lançant dans des travaux de recherche et développement. Ils viennent de répondre à un appel à projet avec l’IFV et la chambre d’agriculture du Lot pour mener des expérimentations sur le pilotage de la date de destruction des couverts végétaux en viticulture. L’idée étant de mettre à disposition des parcelles de viticulteurs du réseau pour trois ans, et de pouvoir donner aux membres des premières données sur ce sujet encore peu étudié.
Déjà bien implanté dans le Sud-Ouest, les acteurs du programme cherchent à le déployer maintenant vers l’Est, et aimeraient à terme couvrir le bassin Rhône-Méditerranée-Corse. « Nous sommes en recherche de conseillers et techniciens désireux de rejoindre notre réseau d’expérimentation en viticulture, dans l’Ouest comme dans l’Est », précise Anaïs Revel. Une démarche gratuite sur la base du volontariat donnant accès aux essais et synthèses de résultats déjà existants.
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