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Le profil des rosés du monde résiste au réchauffement

Les rosés du monde étaient au cœur d’une dégustation organisée lors du salon Vinitech par le Centre du rosé, l’Union des œnologues de France et le pôle national rosé IFV. Entre dégustations et statistiques, cette famille de vin se montre diverse tout en maintenant globalement un profil frais et rose pâle.

Une dégustation organisée lors du salon Vinitech permettait de dresser un panorama des rosés du monde. Tout en étant divers, les vins convergent vers des profils plus secs et de couleur claire.
© C. Gerbod

« Comment évoluent les rosés ? », s’interrogeait l’un des ateliers « Wine profiling » organisés au salon Vinitech 2022.  Les statistiques présentées par Nathalie Pouzalgues, œnologue au Centre du Rosé, donnent d’intéressants éléments de réponse.

Elles mettent en perspective l’évolution du profil des vins rosés du monde entier.  « C’est un travail que nous menons en étroite collaboration avec l’Union des œnologues de France qui nous fournit chaque année depuis 18 ans des échantillons de vins issus du Mondial du Rosé », précise Nathalie Pouzalgues.

En 2022, plus de 900 vins issus de 30 pays différents sont venus rejoindre la base de données.

L’observation des données sur 20 ans montre que face au changement climatique, les rosés gardent pour l’instant le cap de l’éclaircissement des robes et de la fraicheur.

Une relative stabilité des degrés alcooliques moyens

En moyenne, le degré alcoolique des rosés était de 12,82 % en 2004 et de 12,6 % en 2022. Les degrés se maintiennent donc à un niveau relativement modéré même s’il y a des différences notables d’un pays à l’autre. Ainsi en 2022, dans la fourchette basse figuraient les rosés venus des Etats -Unis (11,77 % alc. en moyenne), ceux d’Autriche (11,97 % alc.) ou du Portugal (11,98 % alc.).

Dans la fourchette hautese trouvaient les vins d’Espagne (13,15 % alc.) et du Maroc (13,72 % alc.). Avec un taux de 12,59 % alc., la France était dans la moyenne. 

Forte tendance à la baisse des sucres

En moyenne, de 2011 à 2021 le taux de sucre résiduel s’établit à 3,6 g/l.

« On note une réelle tendance à la baisse des sucres », souligne Nathalie Pouzalgues. Le taux moyen était de 4,5 g/l en 2014. Depuis, il diminue à l’exception d’une remontée à 3,7 g/l en 2018. Il était de 3,2 g/l en 2019 et 2021, et même de 2,4 g/l en 2022.

L’acidité maintenue

Globalement, les courbes d’acidité totale et de pH sont relativement stables. On note toutefois dans le détail, une augmentation tendancielle du taux d’acide tartrique, signe d’interventions au chai pour garder les profils voulus.  

Une légère tendance à la baisse des sulfites

La moyenne est SO2 total est de 92 mg/l pour la période 2011-2021. Le point le plus bas pour les sulfites est enregistré en 2021 avec une moyenne de 80 mg/l.

Une chute spectaculaire de l’intensité colorante

La couleur est évidemment l’indicateur qui a évolué de la façon la plus marquante. Pour l’ensemble des vins rosés échantillonnés, l'intensité colorante passe de 0,80 en 2004 à 0,30 en 2022. L’inflexion est particulièrement nette à partir de 2012. Pour la seule Provence, l’indicateur passe de 0,41 en 2004, à 0,23 en 2012 et 0,19 en 2022.

 

« On note un léger retour à la hausse », souligne Nathalie Pouzalgues au sujet des rosés de Provence, puisque l’indice était descendu jusqu'à 0,17 en 2021 et 2019, et même à 0,16 en 2018. 

Cette tendance s’accompagne d’une hausse de l’indicateur de nuance : l’indice moyen global passe de 1,16 en 2004 à 1,35 en 2022.  

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