Bien s'armer contre le gel de la vigne
Jamais le monde viticole n’avait connu de gel de cette ampleur. Mais à quelque chose malheur est bon. Ce printemps a aussi permis de tester l’efficacité des différentes solutions antigel.
Ce printemps 2021 aura été l’occasion d’un crash test grandeur nature pour toutes les solutions de protection contre le gel. Lutte active avec des matériels ou consommables, lutte passive avec une adaptation des techniques culturales, ou encore optimisation comptable et/ou commerciale ; telles sont les trois voies de lutte contre le gel que nous avons identifiées et passées au crible.
Pour protéger les vignes à un endroit particulier, il faut parfois mettre l'équipement chez le voisin
Ainsi, l’aspersion a une fois de plus fait ses preuves, tandis que bougies, brûlage de paille ou de foin, ou encore hélicoptère ont montré leurs limites. De nouvelles techniques en test dans les vignobles, comme les UV, semblent également porter leurs fruits, tout comme la réserve qualitative, ou le VCI.
Mais au-delà de la simple efficacité des différents dispositifs, cette campagne aura montré l’importance du collectif. D’un point de vue scientifique, d’abord, puisque la protection doit à tout prix se raisonner à plusieurs. « On se rend compte que pour protéger des vignes à un endroit, on est souvent obligé de mettre un équipement chez le voisin, pointe Romain Guillaument, fondateur du bureau d’études Celsius, spécialisé en modélisation. La solution est donc d’investir en commun. »
Une logique que les vignerons ont bien comprise, si l’on en croit le succès croissant des Cuma dédiées à la thématique. Et ce d’autant plus que le raisonnement à plusieurs permet de diminuer les coûts, les aides de FranceAgriMer privilégiant les structures collectives. Enfin, l’organisation collégiale permet de s’appuyer sur la solidarité vigneronne. « Lorsqu’on est en salon, on sait que l’un de nos voisins s’occupera de protéger nos vignes, cela n’a pas de prix », comme nous ont glissé plusieurs de nos témoins.