Une exploitation équilibrée qui associe porcs et bovins bio dans les monts du Lyonnais
Au Gaec des Quatre vents dans les monts du Lyonnais, l’atelier porc et les vaches laitières bio élevées à l’herbe font bon ménage grâce aux synergies développées entre ces deux productions. La vente directe apporte un revenu complémentaire.
Au Gaec des Quatre vents dans les monts du Lyonnais, l’atelier porc et les vaches laitières bio élevées à l’herbe font bon ménage grâce aux synergies développées entre ces deux productions. La vente directe apporte un revenu complémentaire.
Au Gaec des Quatre vents à Fontanès dans la Loire, près de Saint-Étienne, la complémentarité des productions dans lesquelles le porc tient une place importante est le moteur du développement de l’exploitation. Avec un élevage de multiplication de 100 truies naisseur engraisseur, un atelier de transformation et de vente des produits de charcuterie, un élevage de 90 vaches laitières en production bio, et 110 hectares de SAU dont 80 hectares de prairies, les quatre associés du Gaec ont aujourd’hui atteint un équilibre qui leur permet de tirer un bon revenu de leurs activités, et surtout d’avoir une qualité de vie qui leur convient.
Cette diversité des productions leur a permis notamment de pallier les difficultés de développer la taille de l’atelier porc, à cause notamment du manque de disponibilité de surfaces d’épandage, dans cette région où les élevages laitiers sont nombreux. « La faible taille de notre atelier n’est pas un problème pour nous, le nombre de truies n’est pas une fin en soi. Ce qui compte, c’est le revenu dégagé, et la qualité de vie », souligne Frédéric Reymond, qui gère l’élevage de porcs du Gaec. À un moment donné, les éleveurs auraient pu acquérir un second site de production situé à 15 kilomètres. « Mais on ne compte pas le temps passé à faire les trajets en montagne comme en plaine, notamment en hiver, sourit-il. Une telle organisation est difficilement envisageable en termes d’organisation du travail et de qualité de vie. »
Multiplication et vente directe
L’activité de multiplication créée en 1994 et la vente de cochettes au groupement Cirhyo apporte une plus-value appréciable grâce aux primes génétiques. Une activité pérenne grâce à l’excellent statut sanitaire de l’élevage situé dans un désert porcin. Par ailleurs, le Gaec transforme 80 porcs à l’année. Les animaux sont abattus dans un petit abattoir multi-espèce situé non loin de l’exploitation, créé en 2013 par plusieurs apporteurs dont le Gaec des Quatre vents avec l’aide des collectivités locales. La viande et les produits de charcuterie sont vendus toutes les semaines à des consommateurs locaux dans le magasin de l’exploitation. « Outre le revenu que cette activité procure, la vente directe est aussi un facteur d’acceptation de l’élevage qui est situé à proximité du village », souligne Michel Gandilhon, l’associé du Gaec qui s’occupe de cette activité et qui est également le maire de Fontanès. Le Gaec vend aussi 900 porcelets en direct à des petits producteurs qui les engraissent pour leur consommation personnelle, soit environ 40 % de la production. « Grâce à ces trois activités, les revenus de l’atelier porc sont stables et dépendent très peu du marché du porc breton », fait remarquer Frédéric Reymond.
Le lisier fertilise les terres bio
L’atelier porc a aussi permis de convertir l’atelier vaches laitières en production biologique, grâce au lisier. « C’est le seul engrais organique avec le fumier des vaches dont nous disposons pour fertiliser les prairies et les cultures bio destinées à l’alimentation des bovins », explique Frédéric Reymond. Cet apport organique est indispensable, puisque les engrais minéraux sont interdits en bio. « Mais si la réglementation évolue vers une interdiction de ces engrais organiques conventionnels pour les productions bio, nous serons contraints de repasser notre atelier de vaches laitières en production conventionnelle. »
Pour l’éleveur, la diversité et la complémentarité des productions du Gaec sont des gages de durabilité de l’exploitation dans les années à venir. Parmi les quatre associés, deux prendront leur retraite dans dix ans. « Quand la nouvelle génération arrivera, peut être que l’élevage de porc va évoluer. Mais il ne disparaîtra pas. Son intérêt économique et agronomique est trop important dans l’écosystème de notre exploitation », conclut Frédéric Reymond.
Chiffres clés
Le Gaec des Quatre vents
Un atelier porc performant
Grâce à la technicité de Frédéric Reymond et la qualité des deux bâtiments de l’atelier porc (un bloc naissage et un engraissement), les résultats techniques se situent à un haut niveau : près de 17 porcelets nés totaux, et 13,3 sevrés par portée pour des truies de race pure destinées à produire des cochettes Youna (Axiom). En 2020, les truies ont sevré en moyenne 32,8 porcelets « sans cases ascenseurs », tient à préciser l’éleveur. L’excellent statut sanitaire de l’élevage qui perdure grâce à la faible densité porcine de la région et aux mesures de biosécurité permet de limiter le taux de perte sevrage-vente à 2,5 %. Les bâtiments en brique monolithe construits dans les années 90 ont été régulièrement rénovés, particulièrement lors de la mise aux normes bien-être du bloc naissage en 2011 qui a été l’occasion de remplacer intégralement les équipements intérieurs et d’investir dans une chaudière au bois. Dernièrement, les caillebotis usagés ont été remplacés en engraissement. Des aménagements extérieurs ont été réalisés pour répondre aux exigences de biosécurité externe, avec notamment la création d’un couloir de liaison plein entre les deux bâtiments. Frédéric Reymond souligne également l’importance du suivi technique assuré par son groupement, et de l’encadrement sanitaire de la structure vétérinaire située dans le département de la Loire.