Aller au contenu principal

Un magasin de vente directe pour valoriser les porcs sur paille

À Avroult dans le Nord, Jérémy Demol et Emmanuel Dilly vendent une partie de leur production dans un magasin de vente de produits fermiers situé près de l’exploitation.

Marlène Dilly, épaulée par son salarié Patrice Lecrecq, valorise trois cochons par semaine issus de l’élevage de son époux et de Jérémy Demol.
Marlène Dilly, épaulée par son salarié Patrice Lecrecq, valorise trois cochons par semaine issus de l’élevage de son époux et de Jérémy Demol.
© D. Poilvet

Jérémy Demol et Emmanuel Dilly exploitent à Avroult, dans le Pas-de-Calais, un atelier de 420 places de porcs sur paille depuis 2015. Les porcelets proviennent d’une maternité collective dans laquelle ils ont des parts. La majeure partie de la production est vendue via leur groupement Suidéal et l’association de producteurs La Collégiale sous la marque Déli’cochon. Les produits alimentent des boucheries artisanales de la région. En parallèle, les deux éleveurs approvisionnent le magasin de vente directe créé en 2019 par Marlène Dilly, l’épouse d’Emmanuel, dans le village d’Avroult.

 

 
Les carcasses sont intégralement valorisées en viandes fraîches, charcuteries et produits traiteurs.
Les carcasses sont intégralement valorisées en viandes fraîches, charcuteries et produits traiteurs. © D. Poilvet

 

Le statut juridique du magasin est bien distinct de celui de l’exploitation agricole, afin de pouvoir diversifier les ventes en proposant d’autres produits de producteurs locaux. « L’élevage me procure en moyenne trois porcs par semaine. Avec l’aide de mon chef boucher Sébastien Pruvost, nous découpons et proposons à la fois de la viande fraîche et des produits élaborés à nos clients », décrit Marlène. L’offre est très variée. « Nous nous adaptons à la demande de nos clients. » Au-delà des classiques saucisses, chipolatas, jambons et mortadelle, elle élabore des produits traiteurs qui améliorent la valorisation de la carcasse : cassoulet, carbonnade flamande à base de lard fumé, choucroute, jarrets rôtis… tout ceci présentés sur la page Facebook du magasin (1) qui compte 1 800 amis !

À la recherche de produits locaux

Les clients sont essentiellement locaux. Certains viennent de Saint-Omer, petite ville de 15 000 habitants, située à 15 km de distance du magasin. Des Parisiens à la recherche d’authenticité et possédant une résidence secondaire dans la région constituent une clientèle fidèle. « L’origine locale des produits et la fabrication maison sont les principaux arguments de vente », précise-t-elle. À cela s’ajoutent la qualité de la viande et les conditions de logement des animaux.

 

 
Emmanuel Dilly (à gauche) et Jérémy Demol partagent leur production de porcs sur paille entre la vente via La Collégiale et la valorisation en magasin de vente directe.
Emmanuel Dilly (à gauche) et Jérémy Demol partagent leur production de porcs sur paille entre la vente via La Collégiale et la valorisation en magasin de vente directe. © D. Poilvet
De leur côté, les éleveurs apprécient la complémentarité entre le circuit de la coopérative qui leur assure le débouché et une rémunération plancher, et la vente directe. Le porc est complété par un atelier de 80 vaches Charolaises naisseur-engraisseur dont une partie des issues est également valorisée en vente directe. À cela s’ajoutent 200 hectares de SAU consacrées à une grande diversité de cultures (blé, escourgeon, maïs ensilage, luzerne, colza, betterave, lin textile, pois de conserve…) « Nous avons trouvé un bon équilibre dans ce schéma de polyculture élevage qui permet des synergies entre les différentes productions », conclut Jérémy Demol.

 

(1) Gourmandises Fermières Marlène Dilly

Unéal mise sur des productions de proximité

 

 
Patrick Lardier (à droite) avec le chef boucher du magasin Prise direct' d’Arras. « La vente de proximité crée de la valeur ajoutée et assure des débouchés rémunérateurs à nos éleveurs. »
Patrick Lardier (à droite) avec le chef boucher du magasin Prise direct' d’Arras. « La vente de proximité crée de la valeur ajoutée et assure des débouchés rémunérateurs à nos éleveurs. » © D. Poilvet
La coopérative Unéal, à laquelle adhèrent les éleveurs du groupement Suidéal, a mis en place une stratégie de valorisation locale des produits issus de ses adhérents éleveurs. L’association La Collégiale gère deux marques : le Coduno (abréviation de Cochon du Nord) élevé sur caillebotis est vendu dans les grandes surfaces des Hauts-de-France (Intermarché, Leclerc, Carrefour, Match). Le Déli’cochon élevé sur paille est réservé aux boucheries artisanales de la région. La Collégiale approvisionne également en porcs sur paille les rayons boucherie de onze magasins Prise direct' créés par le groupe Advitam, issu de la coopérative Unéal pour valoriser les produits de ses adhérents, ainsi que quinze Gamm Vert.

 

Tous ces cochons sont produits sous cahier des charges Bleu blanc cœur. Il impose de la graine de lin riche en oméga 3 dans l’aliment d’engraissement. « Cet apport améliore la qualité nutritionnelle et gustative de la viande », rappelle Patrick Lardier, l’animateur de La Collégiale. « Il permet aussi de tracer la viande jusqu’au consommateur, et de détecter d’éventuels fraudeurs ! »

Patrick Lardier souligne que la crise du Covid-19 a provoqué une forte augmentation des volumes commercialisés en circuits courts. Quand les consommateurs ont pu à nouveau se déplacer pour faire leurs achats, les ventes ont baissé. « Mais depuis trois ans, le bilan global est positif. La crise sanitaire nous a permis d’améliorer la notoriété de nos enseignes. »

 

En chiffres

L’activité de Suidéal

4 000 porcs/semaine
Dont 1 300 porcs commercialisés par La Collégiale
Dont 300 porcs/semaine sur paille

Les plus lus

<em class="placeholder">Steven Le Hir et son épouse Servane dans la nouvelle maternité de l’élevage repris en 2023 : « L’élevage de 341 truies est désormais entièrement autonome en places ...</em>
« J’ai restructuré mes deux sites porcins pour gagner en performances techniques »

Éleveur de porcs dans le Finistère, Steven Le Hir a repris un élevage naisseur-engraisseur partiel et transformé son premier…

<em class="placeholder">Stéphane Monfort, SCEA Porc Lanvaux (à gauche) et Loïc Havez, Danbred, adaptent l&#039;alimentation des cochettes pour augmenter la longévité des truies.</em>
« Je restreins la croissance de mes cochettes Danbred pour assurer une bonne longévité »

À la SCEA Porc Lanvaux, la croissance des cochettes Danbred est bridée pour ne pas dépasser un poids vif de 160 kilos à la…

<em class="placeholder">Laurent Guglielmi, éleveur de porc et dirigeant des Cochonnailles du Haut-Bois à Bazoche-Gouet (Eure-et-Loir).</em>
« L’immunocastration des porcs valorise les pièces de découpe »

Pour Laurent Guglielmi, éleveur et charcutier, le taux élevé de maigre des porcs mâles immunocastrés permet une meilleure…

<em class="placeholder">Romain Robert, EARL de la Barre : « le BRS nous fait gagner 25 hectares de plan d’épandage. »</em>
« Mon élevage de porcs est autonome avec 148 hectares de foncier»

Romain Robert s'est installé sur l'exploitation familiale porcine en reprenant un site d'élevage adossé à 80 hectares de SAU…

<em class="placeholder">Sébastien Méheust : « L’exportation de la fraction solide d’une partie des déjections des porcs charcutiers réduit le plan d’épandage de 31 hectares. »</em>
« Le raclage en V réduit ma surface d’épandage de mon élevage de porcs »

La création de 1 140 places d’engraissement sur raclage en V a permis à Sébastien Méheust de réduire de réduire la…

<em class="placeholder">Camille Gérard, Chambre d&#039;agriculture de Bretagne</em>
"Les derniers-nés des grandes portées de porcelets sont les plus fragiles"

Une étude démontre la vulnérabilité des derniers porcelets nés issus de portées hyperprolifiques.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)