Un guide de bonnes pratiques pour les porcs mâles entiers
Le Marché du porc français a commandé à l’Ifip un guide de bonnes pratiques de l’élevage de porcs mâles entiers qui sera annexé à la convention de mise en marché des porcs. L’objectif est que les apporteurs de mâles entiers s’engagent à respecter les recommandations formulées.
Le Marché du porc français a commandé à l’Ifip un guide de bonnes pratiques de l’élevage de porcs mâles entiers qui sera annexé à la convention de mise en marché des porcs. L’objectif est que les apporteurs de mâles entiers s’engagent à respecter les recommandations formulées.
L’Ifip a produit un document synthétique de six pages visant à présenter les bonnes pratiques de l’élevage de porcs mâles entiers. La finalité pour les éleveurs est de pouvoir bénéficier des avantages à produire ces animaux par rapport à des mâles castrés, tout en limitant autant que possible les inconvénients.
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Les principaux atouts des mâles entiers recensés par ce guide sont nombreux. Le bien-être des animaux est amélioré, du fait de l’arrêt de la castration chirurgicale (pas de douleurs opératoires, ni de risque d’infection de la plaie).
Des avantages certains…
Le résultat économique est meilleur, en lien avec la baisse du coût alimentaire (amélioration de l’indice de consommation), des charges de main-d’œuvre (gain de temps lié à l’arrêt de la castration), des dépenses de santé (pas d’achat d’anesthésique ni d’analgésique) et de la meilleure rémunération des carcasses non odorantes (augmentation du taux de muscle des pièces). Les quantités d’azote exportées dans les effluents sont réduites, en raison de la meilleure rétention protéique de ces animaux. Enfin, la pénibilité du travail, liée à l’arrêt de la castration, est diminuée.
…Mais aussi des inconvénients
Néanmoins, produire des porcs mâles entiers présente aussi des inconvénients : risque d’odeurs sexuelles des viandes résultant de l’accumulation de composés malodorants dans les tissus gras dont l’androsténone (stéroïde testiculaire) et le scatol (produit de la dégradation du tryptophane par la microflore intestinale), conditions de bien-être parfois dégradées avec l’augmentation des comportements d’agression et les comportements sexuels, fréquence accrue des défauts de carcasses dus à l’augmentation des bagarres.
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Six axes majeurs
Le guide de bonnes pratiques de l’élevage de porcs mâles entiers décline les recommandations aux éleveurs selon six axes majeurs :
La partie « alimentation » est particulièrement détaillée car les mâles entiers se caractérisent par plusieurs aspects dont il faut tenir compte pour les alimenter correctement : un appétit environ 10 % inférieur à celui des mâles castrés, une teneur en muscle plus élevée dans le gain de poids et l’accumulation potentielle de scatol dans le gras. Compte tenu de leur appétit limité, le guide insiste sur l’importance d’une conduite alimentaire libérale, sans plafond, et sur la couverture des besoins journaliers en minéraux pour assurer un squelette de qualité.
Compte tenu de la teneur en muscle élevée dans le gain de poids, le guide propose des niveaux de formulation en lysine digestible plus élevés que pour les mâles castrés. Enfin, pour réduire la production de scatol par les bactéries du gros intestin, des recommandations sont formulées sur l’incorporation de fibres dans l’aliment en fin d’engraissement et sur une teneur en énergie nette comprise entre 9,5 et 10,0 mégajoules (MJ) par kg pour se laisser la possibilité d’incorporer des matières premières riches en fibres.
Anne Hémonic, anne.hemonic@ifip.asso.fr
Respecter les règles de base
François Pot, président du MPF
« Ce guide, élaboré à la demande du Marché du porc français, permet de garantir aux acheteurs que les lots présentés sont issus d’élevages respectant ces règles de bases. Cette démarche est importante pour l’ensemble de la filière, de l’éleveur aux transformateurs, afin d’éviter les risques inhérents à la production de porcs mâles entiers ».
Repères
Cinq rédacteurs de l’Ifip ont produit ce guide : Nathalie Quiniou et Didier Gaudré pour la partie « conduite alimentaire », Valérie Courboulay pour la partie « comportement des porcs », Patrick Chevillon pour les aspects génétiques et interface avec l’abattoir, Anne Hémonic pour l’introduction du guide et la coordination générale du dossier.
Côté Web
Ce guide est disponible dans le centre ressource Castrabea hébergé sur le site internet de l’Ifip. Pour y accéder flashez le code suivant.
Ce centre ressource a été commandé et financé par le ministère de l’Agriculture pour apporter des informations sur les trois alternatives à la castration à vif : la production de porcs mâles entiers, la vaccination contre les odeurs de verrat et la castration avec prise en charge de la douleur.