Aller au contenu principal

Sojalim double sa capacité de trituration de soja produit dans le Sud-Ouest

La filière soja du Sud-Ouest dispose aujourd’hui d’un outil permettant de triturer 50 000 tonnes de soja par an. Elle approvisionne les éleveurs du groupement Fipso en tourteau de soja produit localement et non OGM.

C’est une véritable filière régionale de production de tourteau de soja qu’ont créé la coopérative Euralis et l’entreprise Sanders depuis 2017.

Avec l’inauguration le 21 mars dernier d’une seconde ligne de trituration dans l’usine Sojalim située à Vic-en-Bigorre dans les Hautes-Pyrénées, ils disposent aujourd’hui d’un outil permettant de transformer 50 000 tonnes par an de graines de soja produites par les agriculteurs d’Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine en tourteau, huile et coque. Ces trois produits sont intégralement destinés à l’alimentation animale. 15 000 tonnes sont issues de l’agriculture biologique. « Nous pouvons ainsi approvisionner les filières de productions animales du Sud-Ouest, dont Fipso, en protéines végétales 100 % française non-OGM et non-déforesté », se réjouit Arnaud Cervera, le président de Sojalim, lors de l’inauguration de la seconde ligne de trituration.

Un débouché pérenne

Le doublement de la capacité de production de l’usine a pour objectif de répondre à la demande grandissante des clients, mais aussi d’offrir aux producteurs de soja du Sud-Ouest un débouché pérenne. Cette culture concerne 9 000 hectares chez les adhérents d’Euralis.  « Nos terres à maïs conviennent également au soja, rappelle Franck Camet-Lassalle, responsable grands comptes de la coopérative. Le soja valorise très bien les apports d’eau, tout en ayant des besoins inférieurs de 30 à 50 mm à ceux du maïs. Il constitue un bon précédent cultural, en facilitant la gestion des maladies et des mycotoxines sur les céréales et le maïs. La production est contractualisée, afin de sécuriser le revenu des agriculteurs. » La coopérative Fipso à Lahontan dans les Pyrénées-Atlantiques est l’un des principaux clients de Sojalim.  « Grâce à ce tourteau non OGM et produit localement, nous n’utilisons quasiment plus de tourteau de soja importé dans nos formules d’aliment, explique Joël Ferrand, le président de Fipso. C’est pour nous un atout majeur afin de mieux positionner nos produits auprès de nos clients, en mettant en avant des matières premières produites localement et à bilan carbone réduit. »

Un tourteau riche en matière grasse

L’usine de trituration produit un tourteau expeller. Il est plus riche en matière grasse que le tourteau de soja importé. « Notre objectif prioritaire est de produire des tourteaux. L’huile est un produit secondaire, contrairement aux entreprises américaines triturent pour extraire un maximum d’huile », explique Arnaud Cervera. Une tonne de graines produit 750 kilos de tourteau à 8 % de matière grasse, 110 litres d’huile et 40 kilos de coques. Pour être compétitif dans les formules d’aliment, il est vendu au prix du tourteau de soja importé départ Bilbao (un port de la côte nord de l’Espagne) majoré de 10 euros par tonne. « Sa teneur élevée en protéine (48 % contre 46 % pour le tourteau importé) et en matière grasse (8 % contre 4 %) permet au final de formuler des aliments à des prix compétitifs », explique David Brillouet, responsable porc Mixscience. La seconde ligne de trituration a coûté 2,1 millions d’euros. Une somme inférieure à la première ligne (4 M€), puisqu’au moment de sa construction en 2017, la tour de fabrication avait été dimensionnée pour doubler l’installation.

L’usine Sojalim en image

La trituration du soja consiste à chauffer la graine, puis à la presser. Les trois produits finaux, le tourteau, l’huile et les coques, sont tous utilisés en nutrition animale.

 

 
1-Les graines de soja produites localement sont préalablement tamisées pour enlever les impuretés et les poussières et passent sur un aimant pour enlever les parties ...
1-Les graines de soja produites localement sont préalablement tamisées pour enlever les impuretés et les poussières et passent sur un aimant pour enlever les parties métalliques. Elles sont ensuite concassées pour augmenter la surface d’échange avec la chaleur. Par la même occasion, les coques contenant beaucoup de fibres sont enlevées. Elles seront utilisées pour l’alimentation des ruminants. © D. Poilvet

 

 

 
2-Les graines concassées passent ensuite dans un cuiseur à sept étages. La température augmente progressivement jusqu’à 120 °C. Cette cuisson permet de libérer plus ...
2-Les graines concassées passent ensuite dans un cuiseur à sept étages. La température augmente progressivement jusqu’à 120 °C. Cette cuisson permet de libérer plus facilement l’huile. Elle a aussi pour effet d’éliminer les facteurs antitrypsiques qui perturbent la digestion par les animaux. © D. Poilvet

 

 

 
3-Les graines chauffées sont envoyées dans une presse à triturer qui permet d’extraire l’huile qui sera ensuite filtrée. Le tourteau ressort sous forme de pâte qui ...
3-Les graines chauffées sont envoyées dans une presse à triturer qui permet d’extraire l’huile qui sera ensuite filtrée. Le tourteau ressort sous forme de pâte qui passe. Il est ensuite dirigé dans un refroidisseur. © D. Poilvet

 

 

 
4-Le tourteau de soja est stocké à plat à une humidité de 4%, avant d’être envoyé vers les usines d’aliment du bétail de la région.
4-Le tourteau de soja est stocké à plat à une humidité de 4%, avant d’être envoyé vers les usines d’aliment du bétail de la région. © D. Poilvet

 

 

 
même légende que la 4
même légende que la 4 © D. Poilvet

 

Les plus lus

<em class="placeholder">L’animation d’ateliers participatifs avec des éleveurs a permis d’imaginer et de se projeter dans une nouvelle génération de bâtiment.	IFIP</em>
Bâtiment d'engraissement en porc : quatre nouveaux concepts imaginés par les éleveurs 

Quatre concepts de bâtiments d’engraissement visant des performances axées sur l’environnement, le travail et le bien-être…

 Etienne Legrand
« J’investis pour redonner du souffle à mon élevage de porcs »

Étienne Legrand a investi dans un second site pour restructurer et moderniser son élevage de porcs. Par cette nouvelle…

<em class="placeholder">La construction d’un bâtiment peut souvent être l’occasion de changer ou de tester un nouveau système d’élevage ou une nouvelle pratique.</em>
Bâtiment porcin : mieux comprendre le comportement des éleveurs face au changement

L’Ifip a défini six profils d’éleveurs selon leurs motivations ou leurs réticences au changement. Ils se différencient sur les…

<em class="placeholder">Attention aux cases maternité liberté trop petites pour les truies</em>
Attention aux cases maternité liberté trop petites pour les truies

Le gabarit des truies ne doit pas être négligé dans la conception des cases maternité liberté.

<em class="placeholder">« Une réglementation sur la biosécurité non adaptée aux élevages de porc plein air »</em>
« Une réglementation sur la biosécurité non adaptée aux élevages de porc plein air »

La Confédération paysanne voit d’un mauvais œil le déploiement d’audits PigConnect sur la biosécurité dans les élevages de…

Incendie criminel chez Evel’Up : la profession porcine vent debout

Le siège de la coopérative Evel’Up, situé à Plouédern, près de Landerneau (Finistère), a été la cible d’activistes. Des actes…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)