Quatre critères à surveiller à l’abattoir pour réduire le taux de porcs mâles odorants
Cooperl met en évidence un effet direct de l’âge, du poids, du gras et du muscle des carcasses sur le taux de mâles entiers odorants à l’abattoir. L’étude identifie également les facteurs de risque au niveau des élevages.
Cooperl met en évidence un effet direct de l’âge, du poids, du gras et du muscle des carcasses sur le taux de mâles entiers odorants à l’abattoir. L’étude identifie également les facteurs de risque au niveau des élevages.
Une étude de Cooperl Innovation portant sur un peu plus de 2 millions de porcs mâles entiers et présentée aux dernières journées de la recherche porcine a identifié quatre facteurs de risque d’odeurs sexuelles sur les carcasses à l’abattoir : l’âge des porcs abattus, l’épaisseur de muscle M3, celle de gras G3 et le poids des carcasses.
L’âge des mâles entiers odorants est supérieur de quatre jours à celui des non odorants (185 jours contre 181 jours).
« Augmenter de quinze jours d’âge à l’abattage accroît le risque d’odeurs de 30 % », calcule Arnaud Buchet, coordinateur recherche & développement de Cooperl Innovation. Une raison simple explique ce constat : « L’androsténone – l’une des deux principales molécules responsables des carcasses odorantes – est produite de façon croissante au cours du développement pubertaire du mâle entier. »
Ensuite, le poids de carcasse des mâles entiers odorants est significativement supérieur de 330 grammes à celui des non odorants. Enfin, l’écart de muscle M3 est très significatif, en faveur des non odorants (74 mm contre 73 mm pour les mâles odorants), de même que du gras G3 (12 vs 13,3 mm). Il note cependant que le critère M3 n’est pas significativement différent à l’échelle des élevages. « Il peut aussi varier selon le type génétique, et peut indiquer des problèmes de croissance au cours de la vie du porc, liés à un programme alimentaire inadapté, des problèmes sanitaires ou de condition de vie. »
Statut sanitaire et génétique
Cependant, à l’échelle des élevages, les auteurs de l’étude ont identifié des facteurs de risque de carcasses odorantes en analysant les données mises à jour annuellement lors des audits de renouvellement des cahiers des charges : « Un bon statut sanitaire limite les risques d’avoir un taux élevé de carcasses odorantes, de même que l’utilisation de la génétique Nucléus qui sélectionne depuis 2017 ses verrats sur l’absence de transmission d’odeurs ».
La distribution en soupe de l’aliment a également un effet favorable sur l’absence d’odeurs, en évitant un dépôt de gras important en fin d’engraissement. À l’inverse, les gisoirs en engraissement sont des facteurs de risque d’odorants, car ils favorisent la présence de porcs sales. Les salissures augmentent l’absorption du scatol (l’autre molécule responsable des carcasses odorantes) au travers de la peau.
« Le travail de la filière sur l’ensemble de ces critères a permis en dix ans de réduire le taux de mâles entiers odorants de 4,12 à 1,51 %, tout en répondant aux attentes vis-à-vis du bien-être des animaux et des éleveurs », conclut Arnaud Buchet.