Filière porc
Nouvelle salve entre Inaporc et Cooperl sur le financement de l’équarrissage
L’interprofession du porc et la première coopérative porcine campent sur leurs positions respectives quant à la Cotisation volontaire obligatoire (CVO) pour éliminer les animaux trouvés morts. Inaporc rappelle que le collectif est indispensable. La Cooperl défend son économie circulaire.
L’interprofession du porc et la première coopérative porcine campent sur leurs positions respectives quant à la Cotisation volontaire obligatoire (CVO) pour éliminer les animaux trouvés morts. Inaporc rappelle que le collectif est indispensable. La Cooperl défend son économie circulaire.
La Cooperl, trois mois après avoir demandé au ministre de l’Agriculture de ne pas rendre obligatoire la cotisation des éleveurs de porc pour le service de l’équarrissage, renouvelle sa demande, a fait savoir la coopérative bretonne par Ouest-France. Dans sa lettre ouverte à Julien de Normandie le 28 juin 2021, le premier groupe porcin de France annonçait son intention de se désolidariser de l’association ATM (Animaux trouvés morts) à compter du 1er janvier 2022. L’interprofession Inaporc, que la Cooperl quittait en juin, venait de voter la CVO (Cotisation volontaire obligatoire) pour l’ATM porc. Il reste au ministre d’étendre cet accord de filière pour que tout éleveur soit obligé de cotiser. Intérêt collectif de la CVO pour l’équarrissage est que 80% du coût de la collecte et de la destruction est pris en charge par les distributeurs.
La CVO « délétère à long terme »
Or, la Cooperl développe son propre circuit d’élimination des cadavres. Elle compte valoriser ses propres sous-produits issus de l’équarrissage, en biocarburant, biogaz et engrais organique. Pour le ramassage et le traitement des cadavres, elle contractualise dans un premier temps avec les prestataires spécialisés avant de mettre en place son propre circuit. Dans leur nouvelle missive au ministre, les gouvernants Patrice Drillet (président) et Emmanuel Commault (DG), disent que la CVO pouvait être « confortable à court terme mais assurément délétère à long terme » (rapporte Ouest-France).
La solidarité de la filière mise à mal selon Inaporc
L’Inaporc assure, par un communiqué de presse le 6 octobre, que « tous les coûts sont évalués et toutes les voies de valorisation prises en compte » dans la négociation entre les filières viandes et les équarrisseurs. Anne Richard, nouvelle directrice d’Inaporc, affirme que l’ATM Porc repose sur l’adhésion de tous les opérateurs. Elle confie aux Marchés sa crainte que chaque éleveur ou groupement d’éleveurs en vienne à devoir régler séparément le prix complet aux acteurs de l’équarrissage : « Ceux qui sont de taille réduite ou dans une région où la production porcine est peu concentrée y perdraient à coup sûr ».