Aller au contenu principal

« Mes courbes d’alimentation pour truies ont évolué avec la prolificité »

Le Gaec Tréguer a modifié les courbes d’alimentation des truies gestantes et allaitantes pour s’adapter à l’augmentation rapide de la prolificité. Les pesées et mesures d’épaisseurs de lard dorsal aident à suivre l’état du troupeau et à ajuster la conduite alimentaire.

Benjamin Tréguer : « Les pesées de porcelets et les mesures d’ELD sont utiles pour suivre l’état du troupeau et valider les changements de conduite alimentaire. »
Benjamin Tréguer : « Les pesées de porcelets et les mesures d’ELD sont utiles pour suivre l’état du troupeau et valider les changements de conduite alimentaire. »
© Gaec Treguer - Evel'Up

Au Gaec Tréguer, à Milizac dans le Finistère, la nouvelle conduite alimentaire du troupeau de truies commence déjà à porter ses fruits, renouant avec un nombre de sevrés de plus de quatorze porcelets sur les derniers sevrages.

Lire aussi : Un intérêt croissant pour les aliments « supplémentaires » pour truies

 Elle a été mise en place en mars 2024 à la suite de l’évolution des performances en maternité dans un contexte d’augmentation très rapide de la prolificité. En l’espace d’un an, l’élevage naisseur-engraisseur de 250 truies avait gagné un porcelet né par portée pour atteindre 18,6 nés totaux. C’est l’équivalent de cinq ans de progression sur ce critère pour la moyenne du groupement Evel’Up !

 

 
La viabilité et le nombre de sevrés par portée ont progressé avec les nouvelles courbes d'alimentation
titre : Évolution des performances GTTT du Gaec Tréguer
La viabilité et le nombre de sevrés par portée ont progressé avec les nouvelles courbes d'alimentationtitre : Évolution des performances GTTT du Gaec Tréguer © Evel'Up

Toutefois, sur la même période, les pertes sur nés vifs ont progressé, se traduisant finalement par une baisse du nombre de sevrés. Le poids des truies réformées avait baissé de 4,5 kilos, témoignant d’une dégradation de l’état du troupeau. « Malgré des poids de portées corrects à la naissance (25 kg), nous avions constaté davantage d’hétérogénéité avec une augmentation du nombre de petits porcelets, notamment ceux issus des cochettes », se souvient Benjamin Tréguer. L’alimentation des truies a été remise à plat pour mieux s’adapter au potentiel des truies.

Améliorer l’état global du troupeau

En gestante, l’éleveur utilisait déjà deux aliments différents : un aliment spécial verraterie distribué aussi en fin de gestation ainsi qu’un aliment gestante classique. « Les modifications ont surtout porté sur les courbes d’alimentation au dernier tiers de la gestation pour gagner en poids de naissance, avec deux paliers d’augmentation des rations à J64 (de 2,4 à 2,8 kg pour les cochettes) et à J84 (de 2,8 à 3,5 kg). Soit une ration supplémentaire de 300 grammes d’aliments par jour pour les cochettes et de 100 grammes par jour pour les multipares. »

 

 
Les rations ont été augmentées sur le dernier tiers de gestation

Évolution des courbes d'alimentation en gestation selon le rang de portée
Les rations ont été augmentées sur le dernier tiers de gestationÉvolution des courbes d'alimentation en gestation selon le rang de portée © Gaec Tréguer - Evel'Up

Une troisième courbe a été ajoutée pour les truies de rang 2 pour s’adapter à l’augmentation de leurs besoins d’entretien. Par ailleurs, la courbe a été augmentée en verraterie pour les truies maigres (ration jusqu’à 140 %).

Favoriser le démarrage en lactation

En maternité, deux aliments sont aussi distribués : un péri mise bas distribué manuellement et un allaitant. « Nous avons avancé de deux jours le passage à l’aliment allaitant (soit 48 h après la mise bas) pour favoriser la production laitière. » Les modifications des courbes concernent surtout le début de maternité. « Nous ne baissons plus la ration avant la mise bas. Elle est linéaire à 3,3 kilos pour toutes les truies. »

Les plafonds sont similaires aux anciennes courbes, mais les quantités augmentent plus tôt, pour limiter la perte d’état. Sur l’ensemble de la phase maternité, la ration a augmenté de 500 grammes par jour en moyenne pour tous les rangs de portée.

 

 
Les rations distribuées ne baissent plus avant la mise bas
Évolution des courbes d’alimentation en maternité selon le rang de portée
Les rations distribuées ne baissent plus avant la mise basÉvolution des courbes d’alimentation en maternité selon le rang de portée © Gaec Tréguer - Evel'Up

L’intérêt de courbes selon les rangs de portée

Pour valider ces modifications et chiffrer leurs effets, Benjamin Tréguer poursuit les pesées des cochettes en sortie de quarantaine et à l’insémination artificielle, et a mis en place un indicateur de suivi supplémentaire (mesures d’épaisseurs de lard dorsal-ELD sur l’ensemble des truies). « L’ELD en entrée en maternité sur la première bande mesurée (avant la hausse des rations) était de 13,1 millimètres. Il s’est amélioré progressivement avec un gain de 1,5 millimètre en seulement 4 bandes », constate Marie Jestin, conseillère technico-économique d’Evel’Up.

 

 
Les porcelets sont pesés par portée au moment des soins, 12 à 24 heures après la mise-bas.
Les porcelets sont pesés par portée au moment des soins, 12 à 24 heures après la mise-bas. © Gaec Treguer - Evel'Up

La pesée de porcelets à la naissance a également été systématisée (réalisée entre 12 et 24 h d’âge, au moment des soins). Le poids individuel des porcelets issus de multipares a augmenté de 150 grammes au cours des cinq dernières bandes (passant de 1,27 à 1,42 kg). Avec une prolificité de 18,5 nés totaux, le poids des porcelets tous rangs confondus atteint en moyenne 1,33 kilo pour un poids de portée de 24,6 kilo.

La baisse du taux de perte en maternité depuis les changements de courbe s’est répercutée sur le nombre de sevrés (plus de 14 sevrés par portée au lieu de 13,67 sur le trimestre précédent). « Les pesées ont confirmé les variations de poids du porcelet à la naissance selon le rang de portée (1,26 kg pour les primipares, 1,38 kg pour les truies de rang 2 et 1,35 kg pour les multipares), démontrant l’intérêt de courbes d’alimentation différentes. »

Fiche élevage

Gaec Tréguer

250 truies naisseurs-engraisseurs

Conduite en 7 bandes

2 UTH en porc

Aliments complets

Les plus lus

« Il faut lever les freins à l’agrandissement des élevages de porc»

 

Pour les comités régionaux porcins de Bretagne et des Pays de la Loire, le maintien de la production porcine…

De gauche à droite : Michel Bloch, président, Eric Guélaff, vice président et Mathilde roux, la nouvelle directrice de l'UGPVB
« Le rebond des élevages de porc est possible »

Lors d’une conférence de presse au Space, l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB) a souligné…

Claude Fillâtre (à droite), responsable du pôle formation continue de La Ville Davy, en compagnie de Johanna Vacher, formatrice en production porcine ; d’Adeline Daniel, ...
La Ville Davy forme à la compétence porcine

Le pôle apprentissage et formation continue de La Ville Davy, forte de ses trois cursus en production porcine, forme à la…

Le projet WelFarmers mettra en avant 24 « champions » issus de deux phases de sélection
Eleveurs de porcs, proposez vos pratiques en faveur du bien-être animal

Dans le cadre d’un projet européen, les éleveurs peuvent proposer leurs bonnes pratiques en lien avec le bien-être animal.…

porcs charcutiers engraissement
« Nos porcs charcutiers ont franchi la barre des 1 000 grammes de croissance quotidienne en engraissement »

À l’EARL Koat Penhoat, Anne Le Manach et Philippe Hervé ont complètement changé leur conduite d’élevage en engraissement et la…

Deux aliments allaitants pour les truies en liberté

Dans un élevage passé cases liberté en maternité, la distribution de deux aliments de lactation a permis de limiter les pertes…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)