Le diagnostic de lésions de nécroses, nouvel indicateur de la qualité des porcelets
Le fabricant d’aliment Nutréa propose une démarche de gestion du syndrome inflammatoire SINS, basée sur un diagnostic des lésions des porcelets en maternité et un programme nutritionnel renforcé pour les truies.
Le fabricant d’aliment Nutréa propose une démarche de gestion du syndrome inflammatoire SINS, basée sur un diagnostic des lésions des porcelets en maternité et un programme nutritionnel renforcé pour les truies.
Connu sous l’acronyme SINS, le syndrome inflammatoire et nécrotique porcin se caractérise par des lésions inflammatoires et des nécroses au niveau des extrémités de l’animal : queue, pieds, tétines, oreilles, face. « Récemment mis en lumière par le vétérinaire et chercheur allemand Gerald Reiner, ce syndrome peut s’observer dès les premières heures de vie du porcelet, montrant qu’il se développe in utero et que sa maîtrise implique de travailler sur la phase de gestation », souligne Florence Mayette, responsable technique et sanitaire porc Nutréa.
Avec des lésions parfois peu visibles sur les nouveau-nés, le SINS est pourtant présent dans de nombreux élevages, comme l’a démontré une enquête de terrain réalisée en France fin 2022 par la firme de services ADM et à laquelle a participé Nutréa.
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Tous les élevages enquêtés étaient touchés et 86 % des porcelets présentaient au moins une lésion. « Cette étude a également montré l’existence d’une corrélation entre le score moyen de lésions et le nombre de sevrés par portée de l’élevage, ce dernier diminuant avec la gravité et le nombre de lésions à la mise bas, poursuit Anne Bouché, responsable nutrition porc Nutréa. Cela signifie que les lésions SINS peuvent constituer un indicateur “iceberg”, révélateur de la qualité des porcelets à la naissance et au sevrage et de la capacité des truies à sevrer un nombre et un poids de porcelets. » Ce nouvel indicateur à disposition a été valorisé par Nutréa.
Ressortir les facteurs de risques
Ses équipes ont été formées à la réalisation de diagnostics lésionnels en élevage, en s’appuyant sur une grille de photos. Chaque diagnostic porte sur l’observation d’au moins une douzaine de portées, qui a lieu 24 à 48 heures après la mise bas. « Les premiers diagnostics réalisés dans 12 élevages bretons sur 113 portées (soit 1 577 porcelets) indiquent une prévalence similaire à celle de l’enquête ADM, avec 90 % de porcelets présentant des lésions cutanées, détaille Florence Mayette. Nous constatons également une forte variabilité entre élevages sur le nombre moyen de lésions (moyenne ADM de 1,8 lésion par porcelet) et sur leur localisation, avec une prévalence plus élevée sur les queues et les pieds (talon et bande coronaire). »
À l’issue de chaque diagnostic, l’éleveur reçoit une fiche synthétique avec le score moyen de lésions, leur localisation et son positionnement en fonction de ses performances de sevrage par rapport aux résultats moyens d’un panel d’élevages. Un travail est ensuite engagé avec l’éleveur pour identifier et corriger les facteurs de risques d’apparition du SINS, l’objectif étant d’améliorer le nombre de sevrés à travers les pratiques d’élevage et la nutrition (voir ci-contre). « Notre objectif est d’atteindre une trentaine de diagnostics pour constituer une base de données solide et identifier des facteurs de risques », conclut Anne Bouché.
7 actions pour limiter les phénomènes de nécrose
Réduire le risque inflammatoire par la nutrition
Les lésions cutanées du syndrome SINS sont les manifestations visibles d’une inflammation. Selon le professeur Gerald Reiner, les lésions sont la conséquence de stress oxydatifs et inflammatoires lors de la gestation. L’hypothèse repose sur une perturbation de la flore intestinale et une augmentation de la perméabilité de la paroi intestinale de la truie, laissant passer des toxines dans le sang. Cet afflux de toxines et de molécules pro-inflammatoires va dépasser la capacité détoxifiante du foie, créant une situation inflammatoire générale. Ces molécules pro-inflammatoires vont passer la barrière placentaire en gestation entraînant une situation inflammatoire au niveau du fœtus.
Nutréa, qui travaille depuis plusieurs années sur la gestion du stress oxydatif et la réduction du risque inflammatoire via la nutrition, a lancé en mars 2024 la gamme d’aliments pour truies Harmony pour accompagner la maîtrise du syndrome SINS.
« Les innovations nutritionnelles développées depuis dix ans ont pour objectif d’améliorer le confort digestif (fibres), le bien-être des truies (gestion de la glycémie), la longévité des truies (prémix) mais aussi de réduire l’inflammation autour de la mise bas. Sans compter le travail réalisé sur la réduction du stress thermique pendant la mise bas et en lactation pour favoriser un meilleur état des truies au sevrage puis en gestation », présente Anne Bouché.