Aller au contenu principal

En 2019, le recul de la consommation de porc se poursuit

L’érosion des volumes d’achats des ménages s’est poursuivie en 2019 en faveur des produits élaborés. L’inflation des prix en porc frais et en charcuterie reste limitée malgré la hausse record des cours du porc.

La grande distribution veut capter la valeur ajoutée des produits traiteurs consommés hors domicile en développant notamment des espaces de restauration.
La grande distribution veut capter la valeur ajoutée des produits traiteurs consommés hors domicile en développant notamment des espaces de restauration.

En 2019, l’inflation s’est installée progressivement et de manière limitée malgré la hausse record des cours du porc frais sur le Marché du porc breton. Ce contexte est venu exacerber des tendances déjà préexistantes de recul de la consommation à domicile. La déstructuration des repas, la réduction de leur temps de préparation, la recherche de solutions produits faciles à mettre en œuvre sont autant de facteurs en faveur de la consommation de produits élaborés aux dépens des produits bruts. Analysé à partir des données d’achats des ménages du panel Kantar sur les circuits à domicile, le porc frais enregistre entre 2015 et 2018 un recul moyen en volume de 2,2 % par an pour une hausse de prix moyenne de 1,3 %. En 2019, avec une augmentation plus marquée de son prix à 3,3 %, le porc frais chute en volume d’achat de 4,7 % par rapport à 2018. L’évolution des prix du porc s’inscrit dans un contexte global de hausse de prix pour la plupart des produits alimentaires. Au sein du porc frais, les produits bruts, escalopes, côtes, rôtis, filets, soit plus de la moitié des volumes de cette catégorie, sont particulièrement sensibles au prix. Leur hausse de 3,9 % au cumul ne parvient pas à compenser la baisse de volume (-5,8 %) sur ce segment et les dépenses chutent de 2,2 %. Cette baisse de consommation s’explique par des quantités achetées moindres (-4,6 %) et par une érosion du nombre de consommateurs (-1,2 %).

Quant aux produits élaborés de porc frais, la saucisserie, poids lourd de cette catégorie, marque le pas en 2019. Après un mieux en 2018, les volumes d’achat diminuent (-2,3 %) pour une hausse de prix modérée (+2 %). Certaines niches de produits élaborés de porc gagnent encore des consommateurs (produits pour grill, barbecue, pierrade et rôtis farcis). Ils atteignent au global +9,9 % en dépenses en 2019 malgré une hausse moyenne de prix de 4,1 %. Cependant, avec une part de 7 % en tonnage, ils pèsent encore trop peu au sein des élaborés pour contribuer à valoriser significativement le porc frais.

Charcuterie sous marques de distributeurs valorisées

La charcuterie parvient à augmenter en dépenses de 1,2 %. Mais elle recule en volumes d’achat (-1,7 %) avec une hausse de prix de +2,8 % à fin 2019. Derrière ce constat, la réalité est un peu plus nuancée. En effet, la valorisation des dépenses des ménages en charcuterie s’effectue essentiellement au profit des marques de distributeurs (+3 %, 39 % des dépenses du total charcuterie) contrairement aux marques nationales (-0,4 %). Par catégorie au sein de la charcuterie, les jambons cuits, jambons secs et pâtés régressent en volume d’achats (-2 % en jambons cuits et -7,9 % en jambons crus et secs notamment). Les lardons, poitrines, bacon (+1,1 %) et les saucissons secs (+0,4 %) résistent mieux. Par ailleurs, la part des ventes sous promotion est en recul en charcuterie libre-service (-1,2 % au cumul fin novembre 2019) passant de 14,2 à 12,9 %. Malgré, un nombre de références en promotion en légère hausse (+0,8 %), un taux de remise en recul (-1,9 %, à 16,2 %) est à l’origine de cette baisse. La mise en place du volet encadrement promotionnel de la Loi EGalim, en réduisant l’effet levier de la dynamique promotionnelle et le gain de chiffre d’affaires associé, contribuerait à ce résultat.

Belle dynamique des produits traiteurs

Une partie de la viande de porc est absorbée sous la forme d’ingrédients par les produits traiteurs qui affiche une belle dynamique avec au total coupe et libre-service en 2019, +3,0 % en dépenses. Jusqu’à présent largement détenus par le libre-service, les produits traiteurs (avec les pizzas, quiches, crêpes, sandwiches et salades) tendent à se redéployer à la coupe en GMS au travers du « fait maison », dans l’esprit artisanal des métiers de bouche. Sans doute doit-on y voir la volonté des points de vente de capter un peu de la valeur des achats réalisés par les ménages sur les produits traiteurs consommés hors domicile. Restent à trouver les bons leviers pour le parcours d’achat des consommateurs en termes d’accueil, de fluidité et d’accès aux produits (sites de commandes en ligne spécifiques, lieux de restauration sur place, livraison rapide dédiée, horaires d’ouverture étendus…).

Sources : panel consommateurs Kantar Worldpanel, panel distributeur Nielsen.

Repères

Le panel Kantar Worldpanel est un panel de consommateurs représentatif des achats des 26 millions de foyers français. Chaque foyer du panel fournit des informations sur ses achats et ses dépenses à domicile permettant l’analyse sur différentes catégories de produits parmi lesquels le porc frais et la charcuterie.

Évolution des volumes d’achats des ménages et des prix en viande

Baisse des achats de porc frais

 

 
Evolution des volumes d'achats des ménages et des prix en viandeBaisse des achats de porc fraisEn % sur 12 mois glissant de 2019 © Ifip d'après Kantar World ...
En % sur 12 mois glissant de 2019
Source : Ifip d’après Kantar World Panel.

Évolution des volumes d’achats des ménages et des prix de charcuterie

Recul important des ventes de jambon cru

 

 
Evolution des volumes d'achats des ménages et des prix de charcuterie.Recul important des ventes de jambon cruEn % sur 12 mois glissant de 2019Ifip d'après Kantar World Panel © Ifip d'après Kantar World ...
En % sur 12 mois glissant de 2019
Source : Ifip d’après Kantar World Panel.

Évolution des volumes d’achats et des dépenses des ménages en charcuterie et traiteur

Progression des produits traiteurs

 

 
Evolution des volumes d'achats et des dépenses des ménages en charcuterie et traiteur libre service et coupeProgression des produits traiteursEn % sur 12 mois glissant de 2019 © Ifip d'après Kantar World ...
En % sur 12 mois glissant de 2019
Source : Ifip d’après Kantar World Panel.

Les plus lus

<em class="placeholder">L’animation d’ateliers participatifs avec des éleveurs a permis d’imaginer et de se projeter dans une nouvelle génération de bâtiment.	IFIP</em>
Bâtiment d'engraissement en porc : quatre nouveaux concepts imaginés par les éleveurs 

Quatre concepts de bâtiments d’engraissement visant des performances axées sur l’environnement, le travail et le bien-être…

<em class="placeholder">La construction d’un bâtiment peut souvent être l’occasion de changer ou de tester un nouveau système d’élevage ou une nouvelle pratique.</em>
Bâtiment porcin : mieux comprendre le comportement des éleveurs face au changement

L’Ifip a défini six profils d’éleveurs selon leurs motivations ou leurs réticences au changement. Ils se différencient sur les…

<em class="placeholder">Attention aux cases maternité liberté trop petites pour les truies</em>
Attention aux cases maternité liberté trop petites pour les truies

Le gabarit des truies ne doit pas être négligé dans la conception des cases maternité liberté.

<em class="placeholder">Les références GTTT et GTE sont à nouveau accessibles sur le site internet de l&#039;Ifip</em>
Forte progression des résultats technico-économiques des élevages de porc en dix ans

Selon les données de GTE et de GTTT à nouveau diffusées par l’Ifip, les performances techniques des élevages français ont fait…

<em class="placeholder">Big Dutchman (Pays-bas) présentait des maternités avec courette collective à l&#039;arrière. Différents portillons permettent de libérer la truie, les porcelets ou les deux.</em>
À Eurotier, les maternités en groupe de truies ont la cote

De nombreux fabricants ont exposé des maternités avec courette pour un logement en groupe des truies et des porcelets.…

<em class="placeholder">Le coût des bâtiments porcins s&#039;est stabilisé à des niveaux très élevés</em>
Les coûts de construction des bâtiments de porc se stabilisent

Après deux années marquées par de très fortes hausses du coût de la place en production porcine, le marché de la construction…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Porc
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Filière Porcine
Newsletter COT’Hebdo Porc (tendances et cotations de la semaine)