Des micro-organismes pour réduire l’ammoniac dans les bâtiments porcins
Un essai de la Chambre d’agriculture de Bretagne démontre que des micro-organismes naturels ajoutés dans le lisier de porcs charcutiers réduisent significativement les émissions d’ammoniac en période chaude. Les performances techniques sont également améliorées.
Un essai de la Chambre d’agriculture de Bretagne démontre que des micro-organismes naturels ajoutés dans le lisier de porcs charcutiers réduisent significativement les émissions d’ammoniac en période chaude. Les performances techniques sont également améliorées.
L’ajout d’un complexe de micro-organismes naturel sélectionné (Cmons) a permis de réduire de 19,1 % en moyenne les émissions d’ammoniac dans les salles en période estivale, qui est la période la plus émettrice.
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C’est ce que démontre une étude de terrain de la Chambre d’agriculture de Bretagne et l’Inrae dans neuf élevages de porcs présentée par Solène Lagadec aux dernières journées de la recherche porcine. Durant la période hivernale, il n’a pas été possible de conclure quant à un effet du produit, car les émissions étaient fortement réduites en relation avec un renouvellement d’air plus faible (-43 % de moins qu’en période chaude).
Meilleures performances zootechniques
L’ajout de ce complexe de micro-organismes dans le lisier a également amélioré les performances techniques des porcs charcutiers sur la période 30-115 kilos au cours de trois bandes successives.
En s’assurant de l’homogénéité des poids d’entrée entre les salles témoin et les salles de test, la croissance s’améliore et l’indice de consommation diminue de manière significative, ce qui aboutit à une production supplémentaire de 855 grammes par porc à l’abattoir et une économie de 4,6 kilos d’aliments par porc. Ramené à la place, cela représente une augmentation de gain de poids de 3,5 kilos et une économie d’aliments de 15,8 kilos par an par rapport aux salles témoins.
Ces résultats sont significatifs, malgré les incertitudes inhérentes aux mesures en élevage. En effet, cette étude démontre une variabilité importante des performances et des rejets gazeux d’un élevage ou d’une bande à l’autre. « Pour obtenir des résultats significatifs en condition de terrain, il est important de répéter les mesures dans des contextes différents – neuf élevages dans cet essai – et de mettre en place une méthodologie suffisamment robuste et sensible », souligne Solène Lagadec.
Des nouveaux seuils d’émission
Le Parlement européen a récemment défini des nouveaux seuils de taille d’élevage pour l’application de la directive sur les émissions industrielles (IED). Cette directive vise à réduire les émissions de différents polluants, dont l’ammoniac, en imposant la mise en œuvre de techniques de réduction en élevage. « Le Cmons est considéré comme l’une des solutions mise à disposition des éleveurs pour répondre aux exigences de cette directive », conclut l’ingénieure.
Le saviez-vous ?
Le Cmons se compose notamment de bactéries et de champignons développés sur des composts végétaux. Il est la base du Bactériolit, un additif pour matières organiques (lisier, fumiers…) commercialisé par la société Sobac.