« Avec notre nouveau bâtiment d’engraissement et son silo tour, nous renforçons l’autonomie de notre élevage de porcs »
Anita et Sylvain Lohier ont investi dans un bâtiment pour engraisser tous les porcelets issus de leur atelier naissage. Une Faf partielle permettra d’alimenter les animaux avec les céréales produites sur l’exploitation.
Anita et Sylvain Lohier ont investi dans un bâtiment pour engraisser tous les porcelets issus de leur atelier naissage. Une Faf partielle permettra d’alimenter les animaux avec les céréales produites sur l’exploitation.
Avec leur nouveau bâtiment d’engraissement composé de six salles de 280 places, Anita et Sylvain Lohier, de l’EARL La Vairie à Bazouges-la-Pérouse en Ille-et-Vilaine, vont pouvoir engraisser tous les porcelets issus de leur atelier naissage de 400 truies.
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Cette réalisation complète un engraissement déjà existant. Les éleveurs ont également investi dans un silo tour de 1 600 m3 permettant de stocker du maïs grain humide produit sur l’exploitation. Il a fallu pour cela créer un ensemble constitué d’une fosse de réception, d’un nettoyeur et d’un élévateur pour envoyer les grains dans le silo.
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Un hangar abrite le poumon du silo tour, un broyeur et la cuve de présoupe qui permet la dilution du maïs dans de l’eau. Il est ensuite utilisé en mélange avec des compléments croissance et finition pour les porcs charcutiers. Le maïs est également consommé non dilué par les vaches laitières de l’exploitation. « Ces investissements vont nous permettre d’augmenter notre autonomie en termes de production (arrêt du façonnage) et d’alimentation, expliquent les deux jeunes éleveurs. Nous avons aussi voulu créer des outils permettant d’optimiser la main-d’œuvre. »
D’un point de vue alimentaire tout d’abord, la présoupe couplée à la machine à soupe assurant la distribution des aliments aux porcs charcutiers est entièrement automatisée. « Le broyage se fait à la demande et la capacité de la cuve de présoupe (6 600 litres) permet la préparation du maïs nécessaire pour une journée », précise Sylvain Lohier.
Un robot de lavage en prévision
La conception de l’engraissement répond également à l’objectif d’optimisation du travail. Les salles profondes (22 mètres) sont constituées de 20 cases de 14 places chacune pour une surface de 0,77 m2 par porc, avec des entrées d’air par des poteaux Exatop le long du couloir central. « L’absence d’équipements dans le volume de la salle (excepté les descentes de soupe) nous permettra d’utiliser facilement un robot de lavage. » Dans le quai d’embarquement d’une capacité de 200 places, les porcs peuvent être alimentés à la soupe. « Nous pourrons ainsi y loger les porcs charcutiers le vendredi, pour un départ à l’abattoir le dimanche soir. »
L’air est extrait des salles par une ventilation centralisée, puis envoyé vers un biofiltre composé de bois de racines. Ce biofiltre situé à l’extérieur du bâtiment, le long du couloir de service, capte une partie des poussières et de l’ammoniac extraits du bâtiment. Les données de ventilation et de la machine à soupe sont consultables sur tablette ou smartphone via l’application MyTuffigorapidex. « Elle permet de surveiller l’élevage n’importe où et à n’importe quel moment », souligne l’éleveur.
Le coût du bâtiment se monte à 615 € la place, quai d’embarquement et local technique inclus. À cela s’ajoutent 27 euros la place pour le biofiltre et 0,21 euro de bois par porc sorti. « La durée de vie du bois peut aller jusqu’à huit ans s’il est régulièrement humidifié », affirme Jan Dequeker, commercial I-tek. L’investissement de l’ensemble des installations dédiées au maïs humide se monte à 377 450 euros, soit un coût estimé à 12,10 €/tonne distribuée sur 15 ans.
Côté éco
Le coût des installations
Fournisseurs
I-Tek associe ventilation Exatop et biofiltre
Le bâtiment d’engraissement de 1 680 places construit à l’EARL La Vairie associe le concept de ventilation Exatop de I-Tek et un biofiltre à base de bois de racines. Ce procédé d’abattement de l’ammoniac et des odeurs commercialisé par l’entreprise costarmoricaine a été récemment testé par la Chambre d’agriculture de Bretagne (voir Réussir Porc janvier 2023, page 28). Il nécessite de créer une enceinte en béton dans laquelle sont déposées les racines de différentes tailles à travers lesquelles passe l’air du bâtiment à traiter. Des bactéries se développent autour des racines. Elles dégradent les composés gazeux, notamment l’ammoniac et les molécules malodorantes. Certaines règles sont à respecter pour obtenir des résultats efficaces : la Chambre d’agriculture préconise un temps de passage de l’air de cinq secondes, et une humidité du substrat comprise entre 40 et 65 %.