Risque de boiteries : attention au statut en vitamine D des cochettes
La vitamine D joue un rôle clé dans le développement de la santé osseuse des cochettes mais aussi des fonctions de reproduction et d’immunité. Une enquête de la société DSM-Firmenich montre une hétérogénéité des teneurs dans le sang.
La vitamine D joue un rôle clé dans le développement de la santé osseuse des cochettes mais aussi des fonctions de reproduction et d’immunité. Une enquête de la société DSM-Firmenich montre une hétérogénéité des teneurs dans le sang.
La cochette en quarantaine est un animal en croissance qui se prépare à une future carrière de reproductrice.
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L’apport nutritionnel doit répondre à trois domaines clés de la préparation de ces jeunes animaux : le développement de la fonction reproductive (constitution de réserves corporelles), de la santé osseuse (développement du squelette et du cartilage) mais aussi de la fonction immunitaire, durant cette période de vaccination intense et d’adaptation au statut sanitaire de l’élevage. « Ces domaines sont parfois en compétition, ce qui soulève la question de l’allocation des ressources, en termes de macronutrition (énergie, protéine…) mais aussi de micronutrition, notamment l’apport en vitamine D. Elle est en effet essentielle à la formation de l’os, du cartilage et des articulations et soutient également les fonctions immunitaires et de reproduction », rappellent Laurent Roger et Daniel Planchenault, de DSM-Firmenich.
15 % des réformes liées aux boiteries
La problématique d’aplombs, qui a tendance à augmenter ces dernières années, est la troisième cause de réforme des cochettes, après les problèmes de reproduction (infertilité) et sanitaire (maladie). Selon une étude de 2019, les boiteries concerneraient 20 % des cochettes et 25 % des truies de rang 1, expliquant 15 % des motifs de réforme. « C’est le signe d’un animal mal préparé à sa carrière en termes de croissance. » L’objectif de développement osseux d’une cochette destinée à une carrière longue n’est pas le même que celui d’un porc charcutier en croissance. « Cela nécessite de passer par une forme de vitamine D plus disponible que la forme classique, telle que la vitamine D3 hydrophile (métabolite 25-OH-D3), qui sera mieux absorbée, et dont l’effet sur l’amélioration de la solidité des os a été démontré. »
50 % des cochettes en dessous des besoins
« Le statut en vitamine D des futurs reproducteurs ne semble pas toujours suffisant et mériterait d’être davantage investigué », poursuivent-ils. Dans cet objectif, DSM a réalisé une enquête dans 25 élevages européens. Les premiers résultats montrent des statuts en vitamine D très hétérogènes. La concentration en 25-OH-D3 mesurée dans le sang de 430 cochettes oscillait entre 8,8 et 110 nanogrammes par millilitre (ng/ml), soit 35 ng en moyenne. Plus de 52 % des cochettes avaient un niveau inférieur aux recommandations de 30 ng/ml, dont 10 % à un niveau très bas. « 35 % des truies avaient des niveaux suffisants pour soutenir le métabolisme nécessaire à la santé des os. Seuls 14 % se situaient dans la plage optimale pour soutenir également les performances de reproduction et la compétence immunitaire. » Autre constat, les cochettes sélectionnées pour la reproduction avaient une concentration en vitamine D plasmatique de 22 % supérieure à celles des cochettes réformées précocement. L’objectif à terme de cette étude est d’affiner les besoins en vitamine D, jusqu’à présent basés sur des données en humaine, pour aboutir à des préconisations selon les objectifs de production de l’élevage. Cela passera par la mise à disposition d’outils digitaux (aide à la décision) et de diagnostic (analyse rapide à partir d’une goutte de sang).