Roquefort sans Nutriscore et peaux de Lacaune en débat au Salon de l’agriculture
De plus en plus connus du grand public ces dernières années, les produits laitiers au lait de brebis se sont taillé une belle place au Salon de l’agriculture.
De plus en plus connus du grand public ces dernières années, les produits laitiers au lait de brebis se sont taillé une belle place au Salon de l’agriculture.
À chaque édition du Salon de l’agriculture, ils sont au rendez-vous. Les fromages au lait de brebis basques, corses et aveyronnais répondent présents sur le stand du Collectif des races locales de montagne (Coram) dans le grand hall 1. Animations et dégustations vont bon train, pour le grand public comme pour les professionnels et les représentants politiques. C’est d’ailleurs l’occasion de sensibiliser les élus et les citoyens sur des problématiques de cette filière. Sur le stand de l’Aveyron, une conférence a su susciter la curiosité et le débat.
Les acteurs de la production de roquefort se sont mobilisés pour un débat sur l’intérêt de l’exclusion du roi des fromages du système de notation alimentaire Nutriscore. Sous les bannières #leroquefortsansnutriscore, Sébastien Vignette, secrétaire général de la Confédération générale de Roquefort, appuie : « le Nutriscore punit davantage les aliments qu’il ne représente un outil d’éducation alimentaire. Cela peut avoir un sens pour les produits très transformés mais pas pour les produits sous AOP-IGP. » Le roquefort et les autres fromages AOP sont issus d’un savoir-faire séculaire qui ne permet pas de changer aisément la recette. Arnaud Viala, président du conseil départemental de l’Aveyron, renchérit : « on commet une erreur quand on rend le consommateur trop passif avec un système trop simpliste. » Éric Andrieu, député européen, tempère : « je suis favorable au Nutriscore car il y a un enjeu de santé humaine. Mais l’outil peut être amélioré. » Le débat se conclut sur la nécessité de sortir les AOP et IGP du système de notation du Nutriscore et du besoin également présent d’améliorer l’algorithme de ce dernier.
Toujours sur le stand de l’Aveyron, c’est cette fois une présentation de la filière cuirs et peaux d’ovins dans le rayon de Roquefort. Autrefois manne économique reconnue pour sa qualité, les peaux d’agneaux Lacaune ont petit à petit perdu du terrain face à la concurrence espagnole. Avec son programme l’APROPOS, l’Inrae s’est penchée sur les défauts de peaux qui apparaissent régulièrement sur les agneaux Lacaune. Bonne nouvelle, les premiers tests semblent montrent que le piqué de laine, qui écarte les peaux des circuits du luxe, serait un facteur génétique. La sélection pour l’éliminer ne semble pas antagoniste à la sélection pour la production laitière.