Identification
Quand la salle de traite devient intelligente
Identification
On n’en perçoit pas encore tous les développements à venir. Mais, une petite révolution se dessine dans la conduite des troupeaux de brebis laitières, grâce à l’identification électronique. Affiner les quantités de concentré selon le potentiel de production des brebis.
Trier des animaux sans les passer un à un à l’oreille. Avoir sous la main en temps réel toutes les informations du troupeau… Quel éleveur n’en a jamais rêvé! Ces fonctionnalités sont désormais une réalité dans les stalles robotisées équipées de lecteurs de boucles électroniques. La salle de traite est en train de devenir un véritable centre de gestion du troupeau. Deux constructeurs aveyronnais (Albouy et Bayle) se sont associés aux organismes de contrôle de performances et d’appui technique (service élevage de la confédération de Roquefort, Unotec) pour bâtir cette convergence entre matériels, logiciels de gestion du troupeau (CBI pour le service élevage, Vénus pour Unotec) et boucles électroniques.
La robotique de salle de traite, conçue pour automatiser la circulation des animaux et la distribution de l’aliment, est aujourd’hui capable d’embarquer des applications informatiques sophistiquées. La boucle électronique permet d’identifier automatiquement chaque brebis et donc d’avoir une action individuelle, ce qui est nouveau en élevage ovin. Et, il y a un lieu où les brebis laitières circulent obligatoirement deux fois par jour : la salle de traite.
TESTS LONGS ET FASTIDIEUX
Tous les ingrédients étaient réunis, il ne restait plus qu’à les relier entre eux. La première tâche des constructeurs aura été d’inventer des antennes capables d’identifier les brebis… sans se tromper. Ce fut sans doute le challenge le plus difficile, reconnaissentils. Ils s’étaient préparés depuis longtemps mais attendaient le choix définitif du modèle de boucle pour se lancer. « Les tests ont été longs et fastidieux, reconnaît Jacques Mouls, éleveur, dont le troupeau a servi de support pour mettre au point l’un des deux systèmes. Mais, depuis le début de la campagne en cours, le lecteur est très fiable. » Les constructeurs ont dû adapter également la lecture des boucles aux différentes races qui se comportent différemment à l’entrée d’une stalle. La Lacaune entre « comme une bombe » tandis que la Tête rousse est plus « pépère ».
Mais, le « plus gros défi » fut la Basco-Béarnaise, avec ses cornes encombrantes, reconnaît-on chez Bayle. Tout le reste fut une affaire d’ informat i - ciens et de temps (un an et demi de travail). Claude Vacaresse et Emeline Lebaron, du Serviceélevage de Confédération ont fédéré le projet. Ils ont conçu une interface informatique sur laquelle se sont greffés les constructeurs et les deux organismes techniques pour que les différentes applications (pilotage de l’automate, gestion du troupeau) puissent dialoguer entre elles.
Ainsi, l’automate récupère l’inventaire du troupeau (numéros électroniques et numéros de travail des brebis), les quantités de concentrés à distribuer et les alertes diverses et variées. Capable de reconnaître chaque animal, il alerte le trayeur lorsque une brebis doit être repérée (par exemple, pour la vente ou pour un chantier de lutte) et individualise la distribution de concentré.
SUPER LECTEUR DE BOUCLES
Dans l’autre sens, des informations peuvent être saisies directement sur l’automate puis réintégrées dans le logiciel de gestion du troupeau. La stalle devient « un super lecteur de boucles électroniques », résume Claude Vacaresse. Les données du logiciel de gestion du troupeau sont transférées à l’automate par un appareil mobile de type Pocket PC ou smartphone, via une connexion bluetooth. Le transfert peut se faire également par clé USB ou carte mémoire, voire un jour par liaison Wifi. Les deux constructeurs ont conçu des automates assez différents. Albouy a privilégié un accès facile et intuitif aux fonctions (identifiées par des pictogrammes) à partir d’un petit écran de type tablette numérique, avec, néanmoins, un menu riche.
Du coup, l’accès aux informations du troupeau se fait plutôt avec le Pocket. Bayle, de son côté, installe en salle de traite un véritable ordinateur (sous Windows) doté d’un grand écran qui reste malgré tout convivial mais permet de travailler sur les données du troupeau. L’usage du Pocket se cantonne ainsi davantage à des fonctions de transmission des informations et de mobilité dans la bergerie.
DÉVELOPPEMENT RAPIDE
Dans le cas d’une stalle neuve, l’option identification électronique en salle de traite (l’antenne et une partie de l’automate) coûte autour de 5 000 euros pour le système Albouy et entre 7000 et 9000 euros pour l’équipement Bayle. Dans les deux cas, ils peuvent être installées sur des stalles existantes. Pour l’instant, une vingtaine de stalles avec lecture de boucles électronique sont en service. Les constructeurs estiment que le marché pourrait vite se développer. Ils préparent de nouvelles fonctionnalités, notamment l’individualisation du temps de traite.
Bayle développe avec Delaval un système de repérage des brebis sur la griffe par led.Tous pensent évidemment à l’automatisation du contrôle laitier avec l’arrivée des compteurs à lait. « Le fait de pouvoir gérer des flux d’informations venant de différents appareils laisse envisager de nombreux développements futurs », prévoit Claude Vacaresse. Ou comment d’une contrainte – le bouclage électronique – on peut faire un extraordinaire outil de conduite du troupeau et de simplification du travail.
Trier des animaux sans les passer un à un à l’oreille. Avoir sous la main en temps réel toutes les informations du troupeau… Quel éleveur n’en a jamais rêvé! Ces fonctionnalités sont désormais une réalité dans les stalles robotisées équipées de lecteurs de boucles électroniques. La salle de traite est en train de devenir un véritable centre de gestion du troupeau. Deux constructeurs aveyronnais (Albouy et Bayle) se sont associés aux organismes de contrôle de performances et d’appui technique (service élevage de la confédération de Roquefort, Unotec) pour bâtir cette convergence entre matériels, logiciels de gestion du troupeau (CBI pour le service élevage, Vénus pour Unotec) et boucles électroniques.
La robotique de salle de traite, conçue pour automatiser la circulation des animaux et la distribution de l’aliment, est aujourd’hui capable d’embarquer des applications informatiques sophistiquées. La boucle électronique permet d’identifier automatiquement chaque brebis et donc d’avoir une action individuelle, ce qui est nouveau en élevage ovin. Et, il y a un lieu où les brebis laitières circulent obligatoirement deux fois par jour : la salle de traite.
TESTS LONGS ET FASTIDIEUX
Tous les ingrédients étaient réunis, il ne restait plus qu’à les relier entre eux. La première tâche des constructeurs aura été d’inventer des antennes capables d’identifier les brebis… sans se tromper. Ce fut sans doute le challenge le plus difficile, reconnaissentils. Ils s’étaient préparés depuis longtemps mais attendaient le choix définitif du modèle de boucle pour se lancer. « Les tests ont été longs et fastidieux, reconnaît Jacques Mouls, éleveur, dont le troupeau a servi de support pour mettre au point l’un des deux systèmes. Mais, depuis le début de la campagne en cours, le lecteur est très fiable. » Les constructeurs ont dû adapter également la lecture des boucles aux différentes races qui se comportent différemment à l’entrée d’une stalle. La Lacaune entre « comme une bombe » tandis que la Tête rousse est plus « pépère ».
Mais, le « plus gros défi » fut la Basco-Béarnaise, avec ses cornes encombrantes, reconnaît-on chez Bayle. Tout le reste fut une affaire d’ informat i - ciens et de temps (un an et demi de travail). Claude Vacaresse et Emeline Lebaron, du Serviceélevage de Confédération ont fédéré le projet. Ils ont conçu une interface informatique sur laquelle se sont greffés les constructeurs et les deux organismes techniques pour que les différentes applications (pilotage de l’automate, gestion du troupeau) puissent dialoguer entre elles.
Ainsi, l’automate récupère l’inventaire du troupeau (numéros électroniques et numéros de travail des brebis), les quantités de concentrés à distribuer et les alertes diverses et variées. Capable de reconnaître chaque animal, il alerte le trayeur lorsque une brebis doit être repérée (par exemple, pour la vente ou pour un chantier de lutte) et individualise la distribution de concentré.
SUPER LECTEUR DE BOUCLES
Dans l’autre sens, des informations peuvent être saisies directement sur l’automate puis réintégrées dans le logiciel de gestion du troupeau. La stalle devient « un super lecteur de boucles électroniques », résume Claude Vacaresse. Les données du logiciel de gestion du troupeau sont transférées à l’automate par un appareil mobile de type Pocket PC ou smartphone, via une connexion bluetooth. Le transfert peut se faire également par clé USB ou carte mémoire, voire un jour par liaison Wifi. Les deux constructeurs ont conçu des automates assez différents. Albouy a privilégié un accès facile et intuitif aux fonctions (identifiées par des pictogrammes) à partir d’un petit écran de type tablette numérique, avec, néanmoins, un menu riche.
Du coup, l’accès aux informations du troupeau se fait plutôt avec le Pocket. Bayle, de son côté, installe en salle de traite un véritable ordinateur (sous Windows) doté d’un grand écran qui reste malgré tout convivial mais permet de travailler sur les données du troupeau. L’usage du Pocket se cantonne ainsi davantage à des fonctions de transmission des informations et de mobilité dans la bergerie.
DÉVELOPPEMENT RAPIDE
Dans le cas d’une stalle neuve, l’option identification électronique en salle de traite (l’antenne et une partie de l’automate) coûte autour de 5 000 euros pour le système Albouy et entre 7000 et 9000 euros pour l’équipement Bayle. Dans les deux cas, ils peuvent être installées sur des stalles existantes. Pour l’instant, une vingtaine de stalles avec lecture de boucles électronique sont en service. Les constructeurs estiment que le marché pourrait vite se développer. Ils préparent de nouvelles fonctionnalités, notamment l’individualisation du temps de traite.
Bayle développe avec Delaval un système de repérage des brebis sur la griffe par led.Tous pensent évidemment à l’automatisation du contrôle laitier avec l’arrivée des compteurs à lait. « Le fait de pouvoir gérer des flux d’informations venant de différents appareils laisse envisager de nombreux développements futurs », prévoit Claude Vacaresse. Ou comment d’une contrainte – le bouclage électronique – on peut faire un extraordinaire outil de conduite du troupeau et de simplification du travail.