Nouvelle-Aquitaine, la région « leadersheep » relève les défis de la filière ovine
À l’occasion du salon Aquitanima à Bordeaux, les représentants de la filière ovine de Nouvelle-Aquitaine exposent les défis auxquels elle doit faire face.
À l’occasion du salon Aquitanima à Bordeaux, les représentants de la filière ovine de Nouvelle-Aquitaine exposent les défis auxquels elle doit faire face.
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Un peu perdu dans l’immense foire de Bordeaux, le salon Aquitanima, qui s’est tenu du 13 au 21 mai dans le chef-lieu de Nouvelle-Aquitaine, a pour vocation de présenter les filières agricoles de la région au grand public. Des visites d’élevages étaient programmées en parallèle et deux journées (16 et 18 mai) dédiées à la filière ovine, les productions animales étaient ainsi bien mises en avant.
Avec 728 000 brebis allaitantes pour 3 100 éleveurs, Nouvelle-Aquitaine garde sa place de première région ovine de France pour la production de viande. Elle est tout de même en deuxième position pour la production de lait de brebis, derrière l’Occitanie, avec 500 000 brebis laitières et 1 750 éleveurs.
Concurrence forte entre les productions animales
La communication des professionnels de la filière ovine auprès du grand public tourne principalement autour du renouvellement des actifs et des consommateurs. « C’est l’enjeu à moyen et long terme pour la production », souligne Patrick Soury, président de l’association régionale ovine de Nouvelle-Aquitaine (Arona). « Il y a une vraie concurrence entre les différentes productions animales, poursuit-il, et il faut s’assurer qu’un éleveur qui part à la retraite verra son troupeau ovin repris et maintenu. » Pourtant, les représentants de la filière ovine ne manquent pas d’arguments pour inciter les futurs éleveurs à faire le choix du mouton. « Le maillage des infrastructures sur le territoire régional est fort, appuie Guillaume Metz, président d’Inn’Ovin Nouvelle-Aquitaine. Nous avons la capacité d’accompagner des porteurs de projet et les éleveurs en place grâce à un panel de services à l’élevage de proximité : génétique, conseillers, fabricants, etc. »
25 abattoirs dont deux spécialisés en ovin
L’aval est également bien outillé, avec 25 abattoirs répartis sur les 12 départements qui constituent la plus grande région de France, dont deux spécialisés en ovins, la Sodem (Vienne) et Sovileg (Deux-Sèvres). Les éleveurs peuvent compter sur la douzaine d’organisations de producteurs et de coopératives, aussi bien en viande qu’en lait, pour la commercialisation de leurs produits. Ils sont d’ailleurs près de 2 800 à adhérer à ces structures. Ces OP valorisent la viande d’agneau notamment à travers différents signes de qualité : trois labels Rouges avec l’agneau du Pays d’Oc, le Diamandin et l’agneau de lait des Pyrénées. On compte également cinq indications géographiques protégées avec l’agneau du Poitou-Charentes, l’agneau du Limousin, l’agneau des Pyrénées, l’agneau du Périgord et l’agneau de Pauillac. La production profite des gros bassins de consommation de la région, entre grandes villes et zones touristiques. « Nous avons l’habitude de dire que nos produits suivent les parisiens. En saison touristique, l’agneau est partout dans les zones de vacances. Et hors saison, notre production se retrouve dans les points de vente de la couronne parisienne », décrit Guillaume Metz.
Des bons prix de l’agneau mais des coûts de production très élevés
« Si ces labels et IGP tirent les prix vers le haut et montrent que notre région est marquée par la qualité des produits, nous restons extrêmement vigilants sur les revenus des éleveurs. Le prix de l’agneau est bon depuis quelques années, mais les coûts de production ont beaucoup augmenté depuis deux ans avec l’inflation sur les matières premières agricoles, l’énergie et les matériaux », alerte Patrick Soury.
Sur le volet environnemental, la filière comptait sur les financements prévus par la feuille de route Néo Terra définie par la région depuis 2019, pour accélérer la transition énergétique et écologique. « Le fait est que notre filière répond d’ores et déjà au cahier des charges fixé par la région en ce qui concerne la préservation de la biodiversité, la valorisation des milieux et l’utilisation de l’herbe dans l’alimentation des troupeaux. Nous ne sommes donc pas jugés prioritaires pour obtenir des financements, soupire Patrick Soury. Pourtant, nous pouvons nous améliorer et au moins maintenir ce bon niveau environnemental dans nos élevages. »
Le saviez-vous ?
L’Ossau-Iiraty est la seule AOP au lait de brebis de Nouvelle-Aquitaine. Produite dans les Pyrénées-Atlantiques, elle représente :
- 53 Ml de lait transformés en 4 359 t de fromages, soit 21 % du volume des AOP de brebis françaises.
- 1 160 élevages.
- 156 producteurs fermiers.
- 11 transformateurs.
- 2 affineurs laitiers et 8 affineurs fromagers.
Inn’Ovin Nouvelle-Aquitaine, le renouvellement en marche
Le programme Inn’Ovin de Nouvelle-Aquitaine milite pour le renouvellement des générations et organise pour cela de nombreux évènements pour faire connaître et fédérer éleveurs et porteurs de projets autour de la passion du mouton.
« Œuvrer au renouvellement des générations d’éleveurs ovins en Nouvelle-Aquitaine est primordial car c’est la seule façon de maintenir et de renouveler le maillage des outils sur le territoire », assène Guillaume Metz, président de la délégation régionale d’Inn’Ovin. Le programme de modernisation de l’élevage ovin est bien implanté régionalement avec plusieurs rendez-vous attendus. « Nous avons maintenu trois finales régionales des Ovinpiades, une par ancienne région administrative. Chacun de ces évènements sportifs donne lieu à une fête du mouton où la filière est présentée avec les partenaires et les services proposés », poursuit-il. Inn’Ovin Nouvelle-Aquitaine participe également à l’organisation des Assises de l’ovin, pilotées par la chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques. Ce rendez-vous permet aux professionnels d’échanger sur les sujets techniques, économiques et politiques actuels.
Les candidats des Ovinpiades pour parler aux jeunes
« Pour la première fois cette année, Inn’Ovin Nouvelle-Aquitaine sera présent aux Olympiades des métiers, nous serons la seule filière de production animale présente. L’idée est que les jeunes des Ovinpiades viennent parler de leur passion aux autres jeunes visiteurs. Les professionnels prendront ensuite la relève pour apporter des éléments plus factuels pour les familles vraiment intéressées », s’enthousiasme Guillaume Metz, par ailleurs éleveur d’ovins allaitants en Haute-Vienne. Enfin, Inn’Ovin Nouvelle-Aquitaine participe activement à Tech-Ovin, qui se tient tous les deux ans à Bellac, en Haute-Vienne. « Comme pour les éditions précédentes, nous invitons tous les lycées agricoles de la région à venir les 6 et 7 septembre à ce salon dédié à la production ovine. Ce sont plus de 900 jeunes dont Inn’Ovin paie le transport et l’entrée pour venir découvrir les filières ovines lait et viande », appuie Guillaume Metz. L’accueil qui leur est fait sur place est très ciblé sur l’installation, la formation et le salariat. « Nous souhaitons donner un spectre le plus large possible de la famille ovine. »