N’attendez pas les luttes pour bichonner vos béliers !
Les béliers, bien qu’en petit effectif au sein d’un troupeau, ne sont pas à négliger et ont une grande importance dans les résultats de l’élevage.


Dès l’hiver, le bélier doit être placé dans un enclos adapté, bien ventilé et aéré et surtout propre. « Il ne faut pas hésiter à curer régulièrement et pailler pour éviter la montée en température de la litière et les problèmes de pattes qui en découlent car un bélier qui boite ne pourra pas lutter. Il est également nécessaire de veiller au parage des onglons pour la même raison », explique Nathalie Debus, de l’Inra de Montpellier. Deux mois avant la lutte, l’éleveur doit faire une coprologie de son ou ses béliers et doit également vérifier la bonne santé des testicules en les palpant. Un testicule durci peut être signe d’épididymite et empêchera le bélier de saillir les brebis. « Les béliers ayant ce type de problème doivent absolument être tenus à l’écart, ils doivent être suivis par le technicien ou le vétérinaire et, en cas de traitement, ils ne peuvent être mis à la lutte dans les deux mois qui suivent », précise l’ingénieure de recherche.
Le bélier est au top de ses performances sexuelles entre 18 mois et 5 ans
En amont de la mise à la lutte, l’éleveur doit mettre en place le flushing de ses béliers. « Il est recommandé d’augmenter de 15 à 20 % les apports en énergie dans la ration des béliers et ce, au moins deux mois avant la mise à la reproduction, avertit Nathalie Debus. La ration conseillée en bergerie avec du foin et de 600 g de céréales, 100 g de tourteau de soja et du CMV ou bien lorsque les béliers sont à l’herbe entre 500 et 700 g de céréales ». La durée de fabrication des spermatozoïdes est en effet de 60 jours et étant sous dépendance hormonale, elle est très sensible au moindre choc, qu’il soit dû à la météo ou à une malnutrition énergétique ou minérale. « En cas de problème pendant la production spermatique, on va hypothéquer le pouvoir fertilisant des spermatozoïdes », poursuit la scientifique. Au moment de la mise à la lutte, il faut veiller à respecter un bon sex-ratio, à savoir pour un bélier il ne faut pas dépasser 25 brebis au printemps, 40 à l’automne et, s’il s’agit d’un lot d’agnelles, il ne faut pas dépasser 25 têtes. Un jeune bélier doit être mis à la lutte avec des brebis expérimentées et avec un bélier plus âgé qui lui montrera les ficelles du métier.