Les pastoraux : des systèmes basés sur la valorisation des parcours
Les systèmes pastoraux sont caractérisés par l’utilisation de surfaces pastorales collectives (alpages estivaux et transhumance hivernale) ou individuelles (parcours, landes…).
Le groupe des pastoraux rassemble des fermes localisées sur l’arc Sud-Est méditerranéen, qui comprend la région Paca et l’ancienne région Languedoc-Roussillon, auxquels s’ajoute le sud de la région Auvergne Rhône-Alpes, avec les départements de la Drôme et de l’Ardèche. La forte composante pastorale de ces systèmes se traduit par un chargement très faible, inférieur à 0,5 UGB/ha de surface fourragère totale (hors parcours collectifs). La bonne valorisation des parcours nécessite une grande mobilité sur le territoire, d’où le recours à des races adaptées, rustiques et peu prolifiques. Si les contraintes du milieu naturel se traduisent parfois par une part conséquente de vente d’agneaux légers, voire maigres, seuls les élevages majoritairement orientés vers la production d’agneaux lourds ont été conservés pour la définition des repères.
Les contraintes du milieu naturel pèsent sur la productivité
Pour une bonne rémunération du travail, la productivité à viser s’établit aux alentours de 5,5 tonnes de carcasse par unité de main-d’œuvre consacrée à l’atelier ovin. Cela nécessite de disposer d’au moins 400 brebis par UMO et d’atteindre une productivité numérique de plus de 1,2 agneau par brebis. Ce niveau de productivité est conditionné par la maîtrise des différents paramètres du bilan de reproduction, mais aussi par un faible impact de la prédation. L’objectif de poids moyen des agneaux est de plus de 15,5 kg de carcasse, avec cependant une certaine variabilité en fonction du type de produit : agneau standard, sous signe de qualité, lourds versus légers, etc. Le prix de vente moyen se situe à 6,5 €/kg de carcasse, avec un objectif de 6,8 €/kg.
Près de trois Smic par UMO pour les élevages du quart supérieur
Compte tenu du potentiel limité de productivité, la maîtrise des charges doit être parfaite, notamment en matière de coût de l’alimentation. D’une manière générale, les élevages pastoraux sont économes en aliments distribués, en fourrages (moins de 300 kg de matière sèche par brebis) et surtout en concentrés (moins de 100 kg par brebis). Les élevages du quart supérieur atteignent une productivité de 6,3 tonnes de carcasse par UMO, avec un produit de 21,1 €/kg de carcasse (dont 63 % d’aides). Le produit ainsi dégagé couvre largement le coût de production hors travail (dont 65 % de coût du système d’alimentation), permettant une rémunération de 2,9 Smic par UMO.
Avis d’éleveur : Rodolphe Thome, éleveur du Vaucluse
« C’est toujours utile de se comparer »
« Depuis quatre ans, on se retrouve une fois par an avec une dizaine d’autres éleveurs et nous comparons nos chiffres. C’est très utile. Ça permet de voir où on en est et de rectifier si besoin sa façon de faire. Il y a souvent la possibilité de mieux rentabiliser la structure. Par exemple, en analysant mes chiffres, je me suis aperçu que je pouvais peut-être baisser mes coûts de production. Ainsi, je vais réduire l’effectif du troupeau et passer de 550 à 400 brebis. En implantant davantage de luzerne, je ne devrais plus avoir à acheter des fourrages et j’espère aussi des économies sur les semences ou le gasoil. J’aurais moins de charge et, à l’arrivée, peut-être pas moins d’agneaux. »