DOSSIER
L'agneau Lacaune a enfin la place qu'il mérite
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En quelques années, l’agneau Lacaune a conquis ses lettres de noblesse, grâce à une filière rassemblée et une efficace opération commerciale qui l’associe au patrimoine pastoral.
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Que n’a-t-il subi de quolibets et d’accusations. Notamment celle de déstabiliser toute la filière quand il faisait son entrée sur un marché mal préparé à un tel afflux. Le temps a passé. L’agneau Lacaune, autrefois si décrié, est désormais considéré comme un maillon essentiel de la production ovine française.
« Cette filière a toute sa place, à la fois par les volumes – elle représente 15 % de la production française – et par son professionnalisme, insiste Jérôme Redoulès, président d’Agno’InterPro, l’interprofession de l’agneau Lacaune. Les éleveurs naisseurs sont parmi les plus performants de la filière ovine, les agneaux sont engraissés dans des systèmes très pointus au niveau technique et nous avons des outils d’abattage qui regroupent la plupart des leaders français. » « De février à mai, il vient bien en complémentarité de l’agneau européen, à une période où l’agneau anglais est moins présent, de moins bonne qualité et plus cher », ajoute Hubert Charlas, du groupe Bigard.
La qualité de l’agneau Lacaune a indéniablement progressé. Des éleveurs font du croisement pour améliorer la conformation, tandis que les fabricants d’aliments ont revu leurs formules, ce qui a eu un effet positif sur la tenue de la viande et la qualité du gras. Des progrès doivent encore être faits, estime Hubert Charlas, notamment pour améliorer l’homogénéité des poids des carcasses. Et il poursuit : « Le Lacaune reste un agneau standard. Ce n’est pas du label. Il faut le laisser à sa place. Comparé à ses concurrents, il est de meilleure qualité, surtout à la saison où il sort. Il a donc des arguments à faire valoir. »
50 000 AGNEAUX DU PATRIMOINE
Longtemps désunie, la filière s’est en grande partie rassemblée et organisée pour promouvoir l’agneau Lacaune. L’opération commerciale menée depuis 2008 a véritablement changé le cours des choses. Pendant six à huit semaines, en début de saison, le produit est mis en avant dans les grandes surfaces sous l’identité « agneau du patrimoine Lacaune ». Une contribution d’un euro par agneau est reversé à la Fondation du patrimoine afin de restaurer des ouvrages emblématiques du patrimoine rural. Bref, un positionnement fort en termes d’image : exit l’agneau industriel, place à un agneau qui s’inscrit dans le patrimoine.
Cette opération permet de lancer la campagne sur des bases plus saines. « Au lieu d’arriver sur un marché qui n’est pas réceptif à ces agneaux, nous proposons aux enseignes de mettre en place une promotion et de leur fournir les agneaux nécessaires, détaille le président d’Agno’InterPro. Nous avons inversé la donne. » L’an dernier, ce sont près de 50 000 agneaux qui ont été commercialisés sous cette estampille. « Nous avons réussi à segmenter le marché de l’agneau Lacaune. En différenciant simplement 10 % des agneaux, ils deviennent la référence prix pour le reste de la campagne », ajoute Sophie Lucas, animatrice d’Agno’InterPro.
La suite du dossier dans Pâtre de février
« Cette filière a toute sa place, à la fois par les volumes – elle représente 15 % de la production française – et par son professionnalisme, insiste Jérôme Redoulès, président d’Agno’InterPro, l’interprofession de l’agneau Lacaune. Les éleveurs naisseurs sont parmi les plus performants de la filière ovine, les agneaux sont engraissés dans des systèmes très pointus au niveau technique et nous avons des outils d’abattage qui regroupent la plupart des leaders français. » « De février à mai, il vient bien en complémentarité de l’agneau européen, à une période où l’agneau anglais est moins présent, de moins bonne qualité et plus cher », ajoute Hubert Charlas, du groupe Bigard.
La qualité de l’agneau Lacaune a indéniablement progressé. Des éleveurs font du croisement pour améliorer la conformation, tandis que les fabricants d’aliments ont revu leurs formules, ce qui a eu un effet positif sur la tenue de la viande et la qualité du gras. Des progrès doivent encore être faits, estime Hubert Charlas, notamment pour améliorer l’homogénéité des poids des carcasses. Et il poursuit : « Le Lacaune reste un agneau standard. Ce n’est pas du label. Il faut le laisser à sa place. Comparé à ses concurrents, il est de meilleure qualité, surtout à la saison où il sort. Il a donc des arguments à faire valoir. »
50 000 AGNEAUX DU PATRIMOINE
Longtemps désunie, la filière s’est en grande partie rassemblée et organisée pour promouvoir l’agneau Lacaune. L’opération commerciale menée depuis 2008 a véritablement changé le cours des choses. Pendant six à huit semaines, en début de saison, le produit est mis en avant dans les grandes surfaces sous l’identité « agneau du patrimoine Lacaune ». Une contribution d’un euro par agneau est reversé à la Fondation du patrimoine afin de restaurer des ouvrages emblématiques du patrimoine rural. Bref, un positionnement fort en termes d’image : exit l’agneau industriel, place à un agneau qui s’inscrit dans le patrimoine.
Cette opération permet de lancer la campagne sur des bases plus saines. « Au lieu d’arriver sur un marché qui n’est pas réceptif à ces agneaux, nous proposons aux enseignes de mettre en place une promotion et de leur fournir les agneaux nécessaires, détaille le président d’Agno’InterPro. Nous avons inversé la donne. » L’an dernier, ce sont près de 50 000 agneaux qui ont été commercialisés sous cette estampille. « Nous avons réussi à segmenter le marché de l’agneau Lacaune. En différenciant simplement 10 % des agneaux, ils deviennent la référence prix pour le reste de la campagne », ajoute Sophie Lucas, animatrice d’Agno’InterPro.
La suite du dossier dans Pâtre de février