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Faciliter la gestion de son troupeau ovin grâce au digital

Gagner en performance et simplifier le suivi de son troupeau, voici le pari des solutions numériques développées ces dernières années comme des logiciels de gestion ou les cages de pesée et de tri automatique.

Logiciel de gestion pour centraliser les données

Les logiciels de gestion de troupeau ovin offrent une solution complète pour les éleveurs soucieux de gérer efficacement leur cheptel. « Ces outils informatiques permettent une gestion intégrale des données relatives aux performances de production, à la santé des animaux et à tous les aspects de la conduite quotidienne d’un troupeau ovin », présente Laurence Depuille, de l’Institut de l’élevage. Dotés de tableaux de bord complets, ces logiciels offrent une visualisation globale de toutes les informations du cheptel, facilitant ainsi la prise de décision. Ils sont accessibles sur PC et Smartphone avec souvent des fonctionnalités d’import et export de feuilles Excel. Leur coût varie de 300 € à 1 800 €. « Les logiciels de gestion de troupeau sont souvent compatibles avec les bascules de pesée automatique et avec les lecteurs de boucle », ajoute Laurence Depuille. Ils offrent un confort certain en limitant l’utilisation de papier et en proposant une interface intuitive, rapide et simple d’utilisation. Par exemple, Oviclic, développé par le groupement d’intérêt économique Agralog depuis treize ans, est largement adopté pour sa facilité d’emploi.

Lecteur portable de boucles

Les lecteurs de boucles portables permettent une identification rapide des boucles d’identification électronique, avec une portée allant jusqu’à 20 cm. Ils sont alimentés par des batteries internes rechargeables et certains disposent d’un écran de lecture, d’indicateurs sonores ou visuels. Les lecteurs prennent la forme de bâtons, de boîtiers ou d’antennes fixes installés dans les couloirs de contention, les cages de pesée ou à la traite. La plupart peuvent se connecter aux logiciels de gestion et ainsi faciliter l’enregistrement des événements tels que les mises bas, les échographies, ou les traitements. Ces lecteurs offrent, pour un coût compris entre 300 € et 1 000 €, une aide précieuse à la conduite du troupeau. Ils nécessitent une zone de contention pour une utilisation optimale. Parmi les produits leaders sur le marché, on retrouve l’APR500 d’Agrident, le RS420 d’Allflex et V-scan d’Agid.

Cage de pesée et tri automatique

 

 
L’auto-pesée a pour objectif d’avoir un suivi plus complet du troupeau avec des pesées très fréquentes sans chantier supplémentaire. En cours de test.
L’auto-pesée a pour objectif d’avoir un suivi plus complet du troupeau avec des pesées très fréquentes sans chantier supplémentaire. En cours de test. © Ciirpo

Une cage de pesée automatique enregistre les poids des animaux grâce à la boucle d’identification électronique. Elle peut être combinée à des portes de tri automatiques et à un pistolet drogueur connecté. Ces outils facilitent le travail de l’éleveur aux moments clés, grâce à une identification, une mesure de poids, un enregistrement des données et un tri automatique des animaux. Les critères de tri peuvent être personnalisés : croissance, poids, numéro d’identification, sexe… Elles peuvent, par exemple, permettre d’ajuster la ration en fonction des objectifs de poids vif ou d’état corporel. Disponibles à un coût variant entre 8 000 et 20 000 euros, elles sont proposées par différents distributeurs telles que l’Alliance pastorale et Pâture Vision. La cage de pesée s’intègre dans un couloir de contention et nécessite un temps d’apprentissage pour les animaux. Le débit est compris entre 400 à 600 brebis par heure avec lecture manuelle des boucles. Les prototypes de pesées dynamiques sans contention sont également en cours de développement, notamment dans le cadre des projets Otop3d et TechCare, promettant un travail encore plus simplifié pour l’éleveur et des usages potentiels au pâturage.

Des pistolets drogueurs connectés

 

 
Le pistolet drogueur connecté permet d'administrer la dose exacte de traitement aux brebis.
Le pistolet drogueur connecté permet d'administrer la dose exacte de traitement aux brebis. © Pacapit

« Sur le site du Mourier, en Haute-Vienne, nous avons entrepris des tests sur deux pistolets de traitement connectés : l’Automed, associé à la bascule Prattley, et le Tipari, avec le convoyeur de la même marque », décrit Anne-Sophie Thudor, du Ciirpo. Ces dispositifs permettent de doser automatiquement la quantité de produit en fonction du poids de chaque animal. L’objectif est de réaliser des économies de produits vétérinaires tout en limitant les résistances aux produits antiparasitaires, en évitant les sous-dosages. « Dans le cadre de cette étude, nous avons mesuré une économie de 25 % de produit par rapport à un traitement classique, la dose étant calculée sur la base du poids de la brebis la plus lourde du lot », estime Anne-Sophie Thudor. Par ailleurs, la gâchette nécessite une pression plus faible ce qui limite les problèmes musculaires chez les éleveurs sur le long terme. « En revanche, nous avons observé que le temps de travail était majoré. » Cette différence ne semble pas seulement liée au temps passé à la pesée mais également au chantier de l’intervention. Les mesures avec le pistolet connecté Automed n’ont pas pu être finalisées. Les dysfonctionnements mis en évidence lors du test ont été communiqués au distributeur du matériel.

 

 

Compter les brebis, au cœur des préoccupations

 

 

« Le dénombrement des animaux est un des besoins les plus évoqués par les éleveurs. La prédation leur impose un stress permanent lié à des pertes potentielles » relève Adrien Lebreton, de l’Institut de l’élevage. Plusieurs pistes existent pour répondre à cette demande. L’une d’entre elles consiste à équiper les brebis de boucles d’identification RFID ultra hautes fréquences (UHF) associées à une antenne adaptée à ces fréquences. Contrairement aux boucles officielles en basse fréquence, elles offrent la possibilité de lire et d’identifier simultanément plusieurs animaux à des distances de plusieurs mètres. En élevage, cette caractéristique permet un comptage et une identification efficace des troupeaux dans des passages larges, répondant ainsi aux besoins des éleveurs en matière de gestion du cheptel. Cet usage a été testé dans les Digifermes du Mourier (Haute-Vienne) et du lycée agricole de La Cazotte (Aveyron), et de nouveau essais sont en cours à la ferme expérimentale du lycée Carmejane (Alpes-de-Haute-Provence) et au domaine du Merle (Bouches-du-Rhône). « Le programme européen TechCare réalise des essais pour suivre la fréquentation individuelle de points d’intérêt tels les abreuvoirs, comme potentiels indicateurs précoces de problèmes de bien-être et de santé », ajoute Germain Tesniere, de l’Institut de l’élevage.

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