Nicia Champroux, 27 ans, porteuse de projet en brebis laitières dans le Puy-de-Dôme
Avec la hausse des coûts de construction, j’ai reporté mon installation
« Depuis deux ans, mon conjoint Paul et moi cherchons à nous installer. Après un premier échec de reprise d’une exploitation en brebis laitières, nous avons trouvé ce que nous cherchions. En effet, l’oncle de Paul part à la retraite et nous allons reprendre son élevage de bovins viande. Je souhaitais créer un atelier ovin lait avec transformation à la ferme et vente directe. J’ai fait des devis en septembre 2021, puis en début d’année 2022… le choc a été rude. Les montants ont gonflé 12 à 25 % selon le poste de dépense. Les bâtiments, la maçonnerie, le béton, les panneaux sandwich… tout a augmenté. D’un budget initial à presque 41 700 euros mi-septembre dernier, j’ai atteint quasiment 51 800 euros au 22 mars. Les banques se sont rapidement montrées frileuses vis-à-vis de mon projet, me demandant de baisser mes annuités.
Revoir les investissements à la baisse
J’ai essayé de rogner un peu mes premiers investissements, par exemple je prévoyais de loger mes futures 75 brebis dans un tunnel en attendant de construire la bergerie. Même pour la salle de traite, j’avais prévu de commencer au chariot avant de pouvoir investir. Au niveau de l’équipement de la fromagerie, j’avais aussi revu mes exigences à la baisse. Ces efforts n’ont pas été suffisants malgré les subventions sur lesquelles je pouvais compter. Ainsi, seul mon conjoint s’installe et pour lui aussi les hausses de prix sont passées par là. Le fourrage est déjà très cher et le prix d’achat d’une vache a également beaucoup augmenté. Pour le moment, je garde mon emploi afin d’avoir toujours un revenu fixe. Cela nous permettra de nous sécuriser et de rassurer les banques. D’ici quelques années, nous aurons un petit fonds de roulement qui nous permettra d’aborder les investissements plus sereinement."