Vin : Bordeaux active sa stratégie de relance
Pas facile de se remettre d’une telle crise : l’embellie de 2010 n’a pas effacé la perte d’un million d’hectolitres de ventes, dont 400 000 hl à l’export, enregistrée par le vignoble bordelais entre 2008 et fin 2009. Face à de gros problèmes de trésorerie, quelques entreprises viticoles bradent leurs prix, ce qui contribue à dévaloriser l’image de certaines AOC. Aujourd’hui, la filière réagit en mettant en application les mesures du plan « Bordeaux demain », élaboré par le Centre interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB). Lutter contre les prix bas du vrac, développer le rosé ou encore relancer la mention « clairet » font partie de ses objectifs. À l’échelon plus local, des appellations jouent la carte du collectif, se regroupant pour être plus fortes à l’export. C’est le cas de l’Union des Côtes de Bordeaux dont la nouvelle appellation ombrelle vient d’être adoptée par deux maisons de négoce portées par les marques Monopoles Nicolas Napoléon et Dourthe Grand Terroirs. Face à une surproduction annuelle de 30 000 hl par an, Blaye Côtes de Bordeaux déploie aussi son propre plan stratégique, prévoyant d’abaisser son rendement de 5 hl/ha en dessous des Bordeaux pour « inciter les volumes sans marché et non valorisés à ne pas être revendiqués en Blaye Côtes de Bordeaux ou Côtes de Bordeaux ». En attendant la mise en application de toutes ces actions, Bordeaux place ses espoirs en Chine, où l’engouement pour le vignoble ne se dément pas.