Marché mondial
Viande bovine : pourquoi les États-Unis pourraient importer davantage en 2023 ?
La filière bovine américaine est pénalisée par une sécheresse exceptionnelle qui devrait limiter la production en 2023.
La filière bovine américaine est pénalisée par une sécheresse exceptionnelle qui devrait limiter la production en 2023.
Les importations américaines de viande bovine ont progressé de 4 % en 2022, et devraient se développer de nouveau en 2023, selon un rapport de Steiner Consulting. En effet, la production est attendue en repli aux États-Unis. Une grande partie du pays subit une sécheresse exceptionnelle.
Les ¾ des bovins américains en zone de sécheresse
Cet automne, près de 3 bovins américains sur 4 étaient localisés dans une zone de sécheresse. 23 % des bovins américains étaient même situés dans une zone de sécheresse « intense » fin décembre, contre seulement 11 % un an plus tôt. Dans ce contexte, les éleveurs n’ont d’autres choix que d’envoyer les génisses à l’engraissement plutôt que de les garder pour le renouvellement du troupeau. Entre août et décembre, les abattages de génisses dépassent de près de 8 % leur niveau de l’an dernier. Dans le même temps, les abattages de jeunes bovins reculaient de 1,5 %, reflet de la chute des vêlages amorcée en 2021.
Une situation critique
La production de viande bovine a donc été tonique aux États-Unis en 2022, reflet de cette décapitalisation. De quoi permettre notamment au pays de battre des records à l’export, surtout vers les pays asiatiques. Mais les disponibilités sont attendues en net repli l’an prochain, d’une part à cause du recul des vêlages, de l’autre à cause de la baisse du nombre de génisses qui seront destinées à l’engraissement après les records atteints en 2022. La météo printanière sera scrutée attentivement par les opérateurs, car si les prairies reprennent correctement, les sorties pourraient rapidement chuter.
Davantage d’importations de viande en 2023 ?
Les analystes sont partagés sur l’évolution des importations de viande des États-Unis. Steiner Consulting table sur une hausse, faute d’offre pour alimenter la demande intérieure. L’USDA se montre plus prudent, et estime qu’elles pourraient rester stables. Le Canada est resté le principal fournisseur de viande bovine des États-Unis l’an dernier, suivi par le Mexique puis le Brésil qui a gagné beaucoup de parts de marché grâce à levée de l’interdiction sur les viandes fraîches. La part de l’Océanie recule, entre la baisse des disponibilités liées à la sécheresse et la bonne demande chinoise.