Viande bovine : la croissance de la production mondiale cassée par la Covid-19
Après une année noire en 2020, la production mondiale de viande bovine devrait renouer avec la croissance en 2021, sans pour autant rattraper le retard causé par la Covid-19.
Après une année noire en 2020, la production mondiale de viande bovine devrait renouer avec la croissance en 2021, sans pour autant rattraper le retard causé par la Covid-19.
La production mondiale de viande bovine pourrait atteindre 60,4 millions de tonnes équivalent carcasse (Mtéc) en 2021, si l’on en croit les prévisions de l’USDA. C’est certes 1,7 % de plus qu’en 2020, année maudite où le coronavirus, ses perturbations et fermetures d’abattoirs ont grippé l’industrie, mais c’est encore 0,3 % de moins qu’en 2019. La croissance observée ces dernières années s’est donc momentanément enrayée.
La production a notamment plongé de 14,5 % en Inde en 2020, tout le secteur étant désorganisé par la suite de la pandémie, les baisses étaient plus modérées au Brésil (-1 %) comme dans l’UE (-1 %) tandis que les USA résistaient (-0,1 %) et que la Chine persistait à croître (+1,6 %). En 2021, la baisse devrait rester de mise en Australie (-1,7 % par rapport à 2020), dans un contexte de poursuite de la recapitalisation grâce à des conditions météos plus favorables. Même tendance en Argentine. Dans l’Union européenne aussi, l’heure devrait rester au recul (-0,9 % entre 2020 et 2021), tandis que USA (+0,8 %), Chine (+1,8 %) et surtout Brésil (+3,7 %) renoueraient avec la croissance. Avec une progression annuelle attendue de 8,2 %, l’Inde resterait encore 7,5 % sous son niveau de 2019.
Reprise des échanges
Pour les échanges internationaux, même tendance. Les exportations sont attendues en hausse de 3 % en 2021, comparé à une année 2020 elle-même en retrait de 4 % par rapport à 2019. Les États-Unis devraient se hisser sur la seconde marche du podium des exportateurs mondiaux, avec 1,4 Mtéc (+6 %), encore loin derrière le Brésil (2,7 Mtéc, +4,7 %) mais devançant l’Australie, en pleine recapitalisation (1,4 Mtéc, -4,5 %) et l’Inde (1,2 Mtéc, +14,3 %). L’Union européenne ne serait que onzième acteur mondial, avec 0,35 Mtéc, comme en 2020. Comme les autres années, c’est l’Asie qui devrait tirer la demande, avec des achats attendus en hausse de 3,6 % en Chine, 1,2 % au Japon, et 0,9 % en Corée du Sud. Reprise économique rapide post covid et déficit en protéines animales seraient les deux principaux moteurs de cette progression.
Des importations de l'UE attendues en forte hausse
Dans le même temps, avec l’Australie en retrait sur le marché mondial, les prix pourraient être plus fermes. Les importations de l’Union européenne sont de leur côté attendues en forte hausse (+10 %) après une année 2020 aux abonnés absents faute de besoins dans la restauration. Elles se situeraient néanmoins encore 3,2 % sous leur niveau de 2019. Toutes ces estimations restent à prendre avec précaution dans un contexte sanitaire, économique et climatique incertain.