Unigrains entend « continuer à investir » dans l’agroalimentaire
Malgré les ponctions dont il a fait l’objet ces derniers mois de la part de l’Etat, Unigrains entend bien continuer à investir dans l’agroalimentaire, a indiqué son président Henri de Benoist dans le rapport annuel de la société financière publié cette semaine. « Nous nous adaptons et continuons à investir dans tous les secteurs agroalimentaires que sont ceux de la transformation des céréales et des produits animaux. Nous investissons dans les entreprises semencières et restons actifs dans les biotechnologies », précise Henri de Benoist dans l’introduction du rapport. Unigrains, dont la situation juridique a été clarifiée par la loi de finances rectificative du 30 décembre 2003 marquant la fin de la cogestion avec l’Etat, a cependant souffert des différents prélèvements opérés par les pouvoirs publics ces deux dernières années : 165 millions d’euros fin 2002 et 37 millions d’euros prévus fin 2003. Les fonds dévolus à cette société d’investissement agricole désormais totalement privatisée s’établissent après résultat à 462 millions d’euros en 2003, contre 672 millions d’euros fin 2001.
La société financière indique avoir investi 49 millions d’euros en 2003 dans l’agroalimentaire. Elle souligne notamment l’opération menée auprès de Limagrain « qui tend à lui permettre de conforter ses moyens face aux multinationales de l’agrochimie mondiale » ; l’intervention dans la société Stalaven, « dans le cadre d’une recomposition du capital autour du management pour accompagner la stratégie de développement de cette société dans les produits traiteurs » ; ou encore le montage financier réaliser « pour lisser les conséquences de la baisse des cours du porc à travers une caisse d’avances de trésorerie ».
De nouveaux moyens d’intervention
En 2004, Unigrains a annoncé qu’il allait se doter « de nouveaux moyens d’intervention », notamment via une société de gestion et un fonds commun de placement à risque de type « mezzanine » d’un montant de 100 millions d’euros. Dans un second temps, Unigrains envisage « la création d’autres fonds spécialisés, dont un fonds LBO », sans plus de précision.
Il reste que l’effritement des moyens va se ressentir sur les investissements. « La réduction de nos moyens nous a contraints à diminuer nos engagements à très long terme et à rentabilité aléatoire, notamment dans le secteur de la génétique et de la recherche/développement», lit-on dans le rapport. Cette adaptation passe notamment par « une sélectivité accrue des dossiers, une multiplication des co-investissements et enfin une augmentation de nos interventions dans les entreprises de grande consommation. Cette stratégie doit nous permettre de capter plus de valeur ajoutée au profit des industriels et bien évidemment du monde agricole ».
Le portefeuille d’Unigrains est composé d’actifs dans le secteur des céréales (35 %), devant les semences et biotech (17 %), puis l’aviculture, l’alimentation animale, le bio, la santé et le mareyage (14 %), la viande de boucherie (14 %) et la viande porcine et la charcuterie traiteur (10 %).