Une pénurie d’œufs sans précédent en Europe
Bien qu’une détente s’amorce depuis la fin mars, jamais la TNO (tendance nationale officieuse) de l’œuf destiné à l’industrie, réalisée et publiée par Les Marchés, n’a connu de tels sommets. Elle atteint aujourd’hui plus de deux fois et demie sa valeur de mars 2011. L’entrée en vigueur des nouvelles normes européennes de bien-être des poules pondeuses au 1er janvier 2012, en dépit des dérogations nationales, a entraîné une pénurie sans précédent à l’échelle européenne, entraînant en moyenne 75 % de hausse à travers l’Union. Jusqu’en mars, les circuits de distribution de l’œuf de consommation ont absorbé sans faillir leur part du marché. La pénurie s’est concentrée sur l’industrie productrice d’ovoproduits, qui fournit œuf liquide, omelettes et œufs durs à l’industrie alimentaire et à la restauration. Les prix des ovoproduits ont flambé de 230 % entre le 1er décembre et la mi-mars. Si l’indice officiel de l’œuf entier liquide est passé de moins de 100 à 110 en un an, il « n'a pas encore enregistré la hausse qui est programmée par les industriels de l'œuf au 1er avril », souligne la fédération des grossistes en produits laitiers et avicoles (FNCPLA). Les grossistes livrant des œufs et ovoproduits aux collectivités subissent un « effet de ciseaux insupportable », clame la FNCPLA qui revendique, comme le Syndicat national des industriels et professionnels de l’œuf (Snipo), la revalorisation des contrats.