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LE « PARTENARIAT EUROPÉEN POUR L'INNOVATION »
Une nouvelle approche pour stimuler l'innovation

Lancé en 2013 par la Commission européenne, le « Partenariat européen pour l'innovation » en agriculture vise à stimuler l'innovation en favorisant la mise en réseau des acteurs de la chaîne de production et de la recherche.

 

Dans la nouvelle stratégie européenne appelée « Europe 2020 », la mise en place dans divers secteurs économiques de « Partenariats européens de l'innovation » (PEI) est une priorité. En 2013, la DG Agri de la Commission européenne a donc décidé d'initier un PEI pour l'agriculture et la forêt. « L'EIPAgri est une nouvelle approche visant à stimuler l'innovation, explique Koen Desimpelaere, responsable du EIP-Agri Service Point, service créé par la DG Agri pour mettre en place le PEI. L'objectif est de construire des ponts entre la science et la pratique, en particulier par des projets concrets comme des groupes opérationnels rassemblant dans un réseau des acteurs de toute la chaîne de production et de la recherche, et que ces personnes partagent leurs idées et leurs expériences pour développer des solutions innovantes utilisables par les agriculteurs.»

 

LES GROUPES OPÉRATIONNELS, CHEVILLES OUVRIÈRES DU PEI

 

Le PEI se concentre donc sur la formation de partenariats aux échelons local, régional, national et européen pour faciliter l'émergence de l'innovation et au final assurer une agriculture productive et durable. En pratique, le PEI se base sur les politiques existantes, notamment la politique de développement rural, via le Feader (Fond européen pour le développement rural, second pilier de la PAC), et la politique de la recherche et de l'innovation, via le programme Horizon 2020. Plusieurs mesures du Feader se voient renforcées pour financer l'émergence, l'animation et les actions de « groupes opérationnels » appelés à devenir les chevilles ouvrières du PEI. « Les États ou les régions, dans le cas de la France, peuvent programmer et financer la mise en place de groupes opérationnels dans leur plan de développement rural pour la période 2014- 2020 », précise Koen Desimpelaere. Chaque région en France pourrait ainsi consacrer 5 à 30 millions d'euros issus du Feader au financement de groupes opérationnels. En contre-partie, les résultats issus des actions des groupes opérationnels seront naturellement mis à disposition d'autres utilisateurs en France et en Europe. Les groupes opérationnels devront être composés d'agriculteurs, de chercheurs, de conseillers, de coopératives, d'entreprises... rassemblés au niveau local ou régional autour d'un projet d'innovation. Pour aider ces groupes à se constituer, des services de soutien à l'innovation, dont la nature reste à définir, seront mis en place dans les régions. Un premier appel à projets devrait être lancé fin 2014.

Un autre volet du PEI concerne la politique de recherche. Le nouveau programme-cadre pour la période 2014-2020, Horizon 2020, entend en effet associer davantage d'acteurs (agriculteurs, entreprises, conseillers, utilisateurs finaux...) aux programmes de recherche et accorde plus d'importance à la diffusion des résultats. Les formats prévus sont plus axés sur des projets multi-acteurs où des connaissances scientifiques et pratiques sont combinées. « Une approche qui correspond pleinement au concept de groupes opérationnels », note Koen Desimpelaere.

Un premier appel à projets Horizon 2020 a été publié le 11 décembre 2013. Au total, 70,2 milliards d'euros seront mobilisés en Europe sur la période 2014-2020.

En 2013 et début 2014, plusieurs thèmes présentant un intérêt dans le cadre d'une agriculture productive et durable ont été définis. Des Focus Group ont été constitués, composés de 20 experts du sujet (agriculteurs, scientifiques, conseillers...) issus de plusieurs pays européens.

 

ASSURER UNE AGRICULTURE PRODUCTIVE ET DURABLE

 

Objectif : faire le point des innovations existantes sur ces thèmes et des besoins en recherche exprimés par le terrain et produire des références et exemples de projets innovants. Leurs résultats pourront servir de base lors de la création de groupes opérationnels. Pour coordonner le tout, le EIP-Agri Service Point, qui regrou- pe des personnes de différentes nationalités et expertises, a pour mission d'animer le réseau PEI et les Focus Groups. Il publie chaque mois une newsletter en français donnant à chaque fois un exemple de projet innovant. Et au printemps 2014, il organisera en France un groupe de travail sur « comment mettre en place des groupes opérationnels et comment développer les services de soutien à l'innovation » ?

AVIS D'EXPERT


« FAIRE REMONTER LES BESOINS DES AGRICULTEURS FRANÇAIS »

« À la demande des régions Bretagne et Pays de la Loire, le Pôle agronomique Ouest a monté un groupe de travail sur l'autonomie protéique, avec des agriculteurs, coopératives, chambres d'agriculture, Civam, l'Inra, Idele, Arvalis... Nous avons présenté notre projet à l'Europe, puis lors de l'appel à projet Horizon 2020, en y associant des structures de recherche d'autres pays. Par ailleurs, 7 groupes rassemblant 38 structures et plus de 100 acteurs français également prêts à travailler sur des sujets précis. Nous espérons que les attentes et positions des agriculteurs français seront mieux prises en compte dans les appels à projets européens. »

 

 

AVIS D'ELEVEUR

Jacques Morineau, agriculteur en
Vendée, Réseau agriculture durable

 

« FAIRE VALOIR DES APPROCHES DIFFÉRENTES »

« Je fais partie du Focus Group Protéines et du groupe de travail mis en place par le Pôle agronomique Ouest. L'objectif du Focus Group est de faire le point sur les solutions qui peuvent améliorer l'autonomie protéique. Ce n'est pas évident de faire valoir sa position. Il y a l'obstacle de la langue. Tout se passe en anglais. Et les pays du Nord ont une approche plus agro-industrielle que celle des pays du Sud. Il est important que des agriculteurs et des pays du Sud puissent exprimer leurs positions. Le partenariat agriculteurs-recherche est aussi essentiel. Il faut que la recherche fasse le point sur ce qui se fait sur les fermes, car beaucoup de choses sont déjà expérimentées. Sur le terrain, on se rend compte d'aspects pratiques qu'on n'envisage pas a priori. Et on se rend compte aussi des besoins en recherche et expérimentation qu'il y a. »

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