Une demi récolte pour l’AOC lentille verte du Puy
De mauvaise conditions de plantations, l’apparition d’un puceron inconnu sur la culture puis la sécheresse vont avoir pour conséquence des rendements inférieurs à la moyenne et une demi récolte de lentille sous AOC. L’an dernier 39 000 quintaux avaient été récoltés et 54 000 quintaux (issus des stocks) avaient été commercialisés. « Nous ne pourrons pas satisfaire toute la demande, déplore Bernadette Sigaud, responsable marketing de l’interprofession Cilverpuy. La récolte n’est pas terminée, mais nous estimons le potentiel à environ 20 000 quintaux et les stocks sont peu importants. C’est d’autant plus dommage que l’an dernier nous avions ouvert de nouveaux marchés et que cette culture est intéressante pour les agriculteurs. En dépit des aléas, nous maintenons notre objectif d’atteindre une superficie de 5 000 ha plantés ». En 2003, l’AOC lentille verte du Puy a été cultivée par un millier de producteurs sur 4 500 ha, essentiellement dans le département de Haute Loire qui fournit 80 % des volumes. Reconnue appellation d’origine dès 1935, elle a pourtant failli disparaître après la seconde guerre mondiale au profit de la production Berry. En 1970, au plus bas niveau de production (7 à 800 ha), une réflexion est lancée pour relancer la culture. En 1979, une interprofession et un groupement de producteurs sont crées : « entre 1979 et 1990, la progression annuelle a été de 10 à 12 %, souligne B. Sigaud. Ensuite, nous avons assisté à une explosion des ventes et de la production liée à l’obtention de l’AOC en 1996, de l’AOP en 1999 conjuguées à l’amélioration des techniques de production et des efforts de marketing pour sortir la lentille de son image de produit pauvre et contraignant au retriage. » Le cahier des charges de l’AOC impose des semis réglementés, des cultures sans engrais et sans irrigation. Mais il est vraisemblable que l’AOC n’est pas le seul attrait pour les producteurs : l’an dernier le quintal de lentilles leur a été payé 122 euros. Qu’en sera-t-il cette année « pour faire en sorte que les producteurs soient rémunérés correctement des efforts consentis pour l’AOC, mais en restant à des niveaux de prix raisonnables. »