Un meilleur équilibre offre/demande
La hausse du pétrole et des bourses de valeurs au cours du mois d’août a redonné du punch au marché des oléagineux, qui profite ainsi à la fois d’un soutien de facteurs externes et d’une bonne activité à l’export.
Alors que l’on ne cesse de lire que la demande chinoise devrait ralentir à la faveur de reventes du stock de réserve de l’État qui ne parvient pas à écouler sa marchandise sur son marché intérieur, les importations se poursuivent. En juillet, l’Empire du Milieu a importé 4,39 Mt. Les chiffres provisoires pour août affichent une nette baisse par rapport au mois précédent à 2,4 Mt. Ce ralentissement est probablement plus lié au report des intérêts des acheteurs sur la nouvelle campagne, dont les prix sont moins élevés, qu’à un réel ralentissement de la demande. Les statistiques de l’USDA sur les ventes nouvelle campagne sont particulièrement élevées, avec des chiffres hebdomadaires qui ne faiblissent pas. Les achats chinois se sont poursuivis à un rythme particulièrement soutenu entre le 17 et le 21 août. Pendant cette période, l’USDA aura annoncé chaque jour une vente à la Chine, totalisant 896 Kt sur cette seule destination en une semaine. Et le total des engagements s’élève déjà à 12,9 Mt, soit plus d’un tiers des prévisions d’exportation des États-Unis pour la totalité de la campagne (34,4 Mt).
Certes, ces exports se font au détriment de la trituration nord américaine qui elle accuse un repli d’activité sur juillet et probablement sur août avec quelques usines en rupture d’approvisionnement. Le bilan du soja aux États-Unis est très étriqué et, comme il fallait s’y attendre, les dernières semaines de la campagne s’avèrent très difficiles pour les consommateurs. Cependant, la perspective d’une bonne récolte 2009 atténue les velléités haussières du marché.
Colza : effet belle récolte
Selon l’humeur le cœur balance… alors que la fin de campagne 2008-2009 continue de soutenir les cours, l’équilibre du bilan mondial pour 2009-2010 reste encore incertain et le curseur peut basculer aussi bien d’un côté que de l’autre.
Fin juillet, le cours du colza atteignait son plus bas prix de l’été, pour se redresser progressivement tout au long du mois d’août. L’effet « belle récolte » en France comme en Allemagne étant intégré dans l’esprit des opérateurs, il a cessé de constituer l’élément clef du marché. Les cours se sont alors laissés porter par la reprise du soja sur le marché américain, le rebond du pétrole et les yoyos des marchés boursiers. Par ailleurs, la baisse de la production de canola au Canada, estimée à 9,5 Mt par l’agence statistique canadienne, soutient les cours.
Si les cours du marché à terme se comportent plutôt bien, ce sont les primes qui se dégradent. Encore positives à la fin juillet, les primes en rendu dans les usines françaises, pour des livraisons octobre-décembre, base octobre indexés novembre, se situent maintenant acheteur à -3 €/t et perdent ainsi 5 à 6 €/t. En péniche, Moselle ou Creil, la prime s’est également dépréciée de 4 à 6 €/t.